Journée mondiale de l’Environnement : L’UpM appelle à une action urgente sur les déchets plastiques pour protéger la Méditerranée
- La Méditerranée, mer semi-fermée et destination touristique mondiale, est particulièrement vulnérable aux plastiques qui constituent une menace pour les espèces et les écosystèmes méditerranéens ainsi que pour la santé humaine.
- L’UpM agit pour transformer ces défis en solutions en soutenant des projets sur le terrain qui identifient les zones critiques de contamination plastique et apportent des preuves scientifiques et des recommandations aux décideurs politiques, ainsi qu’en incitant les parties prenantes à développer des solutions à la pollution plastique et à en réduire l’utilisation.
- Le nouveau projet TouMali, soutenu par l’UpM, développe des systèmes de gestion durable des déchets dans le secteur du tourisme au Maroc, en Tunisie et en Égypte. Le projet Plastic Busters collecte et analyse les déchets plastiques en Méditerranée, avec une attention particulière sur les zones marines protégées et les espèces menacées.
Le 30 mai 2023, Barcelone. Alors que le monde entier célèbre la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin, l’UpM appelle à une action urgente de toutes les parties prenantes pour préserver le fragile écosystème de la Méditerranée. La Méditerranée, qui représente 1 % des eaux mondiales, mais concentre 7 % de tous les microplastiques, est polluée par 570 000 tonnes de déchets plastiques par an, soit l’équivalent de plus de 50 tours Eiffel chaque année. Par ailleurs, dans l’hypothèse d’un maintien du statu quo, le volume annuel de plastique déversé pourrait quadrupler d’ici à 2050.
L’ampleur du problème exige des engagements et des actions immédiates au niveau régional, depuis la source jusqu’à la mer, afin de parvenir à la réduction indispensable des déchets produits sur terre à long terme. Ces derniers jours, l’UpM a apporté son soutien officiel au projet TouMaLi, qui contribue à la réduction des flux de déchets en mer engendrés par le tourisme tout en encourageant des solutions d’économie circulaire telles que la réduction et la réutilisation des déchets inévitables au Maroc, en Tunisie et en Égypte.
Le projet soutenu par l’UpM, Plastic Busters, est en cours depuis 2013 et vise à approfondir les recherches sur les origines des plastiques marins afin de fournir des recommandations politiques aux pays de l’UpM tout en sensibilisant la société civile. Le projet met l’accent sur la nécessité de s’attaquer de toute urgence aux plastiques à usage unique, qui représentent 8 débris plastiques sur 10 trouvés en Méditerranée. Le projet a analysé plus de 4 zones marines protégées en Méditerranée et 40 espèces, trouvant des traces de ces débris non seulement à la surface et dans les fonds marins, mais aussi dans le système digestif de nombreux organismes aquatiques, des tortues marines aux baleines en passant par les mollusques. En outre, le projet a permis de créer une plateforme numérique pour le partage des données sur les déchets marins dans toute la Méditerranée. 250 professionnels et particuliers ont été formés à la gestion des déchets jetés en mer, et 30 municipalités ont été impliquées dans un réseau de villes côtières luttant contre les déchets marins. Des rapports ont également été publiés avec des recommandations politiques et des bonnes pratiques pour améliorer la gestion et la gouvernance des déchets marins. Actuellement, 50 organisations de la société civile participent aux campagnes de nettoyage des plages.
Le secrétaire général de l’UpM, Nasser Kamel, souligne que la lutte contre la pollution plastique doit être au cœur de l’agenda politique de la région, car « elle tue la faune aquatique, endommage les systèmes naturels et contamine les chaînes alimentaires marines. La Méditerranée étant une mer fermée, tout impact environnemental au nord a des conséquences au sud et vice versa. L’UpM est fermement convaincue qu’une réduction efficace des déchets marins en Méditerranée ne peut être obtenue que par des efforts collectifs et une coopération entre tous les pays méditerranéens et la société civile. »
Le secrétaire général adjoint de l’UpM pour l’eau, l’environnement et l’économie bleue, Almotaz Abadi, déclare : « L’UpM agit sur trois niveaux pour lutter contre les déchets plastiques et protéger la Méditerranée. Premièrement, en tant que plateforme politique par l’intermédiaire de ses États membres, qui ont adopté deux déclarations ministérielles ambitieuses sur l’environnement et l’action climatique et sur l’économie bleue durable en 2021. Deuxièmement, en promouvant un dialogue politique méditerranéen afin d’harmoniser et de renforcer les réglementations et les actions environnementales. Et troisièmement, en établissant des partenariats opérationnels ainsi qu’en soutenant et en fournissant une assistance technique à des projets régionaux tels que l’initiative Plastic Busters ou le projet TouMali. »
Cadre politique de l’UpM
Les États membres de l’UpM ont adopté une déclaration ministérielle ambitieuse sur l’environnement et l’action climatique en octobre 2021, appelant à la mise en place d’un mécanisme spécifique et structuré de coordination et de suivi des initiatives, des programmes et projets gérés au niveau régional. L’objectif est de créer une convergence politique et opérationnelle et de maximiser les résultats grâce à l’Agenda 2030 de l’UpM pour une Méditerranée plus verte, et à la feuille de route de l’UpM pour l’action climatique.
L’UpM, par son statut d’observateur aux Nations Unies, a participé activement à la deuxième session du Comité intergouvernemental de négociation (CIN-2), mandaté par l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement de février 2022 pour développer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans l’environnement marin. La session s’est déroulée du 29 mai au 2 juin 2023 à Paris, en France.
L’UpM, en collaboration avec des pays partenaires dont l’Égypte, la Jordanie et le Maroc, et des institutions financières internationales (IFI) notamment la BEI et la BERD, avec le soutien de l’Espagne, de la Suède, de l’AFD, de la KFW et de la DG Mare, met en place le partenariat Blue Med comme vecteur financier stratégique pour renforcer les investissements dans les domaines prioritaires de l’économie bleue. Il s’agit notamment de s’attaquer aux déchets marins, aux déchets solides et à d’autres sous-secteurs de l’économie bleue.