Réduire la pression sur les océans et les mers afin de créer les conditions d’une économie bleue durable
L’UpM a participé au Forum international de l’UE sur la gouvernance des océans, lancé par la Commission européenne en association avec le Service européen pour l’action extérieure afin de fournir une plate-forme de dialogue sur les défis et les solutions en matière de gouvernance des océans.
23-24 avril 2020. Le Forum sur la gouvernance internationale des océans (IOG) s’est déroulé en ligne les 23 et 24 avril, afin de renforcer la gouvernance internationale des océans pour l’utilisation durable des océans et des mers et le passage à l’économie bleue. Avec la participation du Secrétaire Général Adjoint de l’UpM, Isidro González Afonso, et de la chef de secteur de l’UpM, Alessandra Sensi, le cœur du débat portait sur la dégradation des écosystèmes marins et les impacts économiques et sociaux des activités liées aux mers, comme l’approvisionnement en nourriture et le tourisme.
Des orateurs de premier plan, tels que le commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, Virginijus Sinkevičius, et l’envoyé spécial des Nations unies pour les océans, Peter Thomson, ont mis en évidence cinq défis clés pour une économie bleue durable. La première action nécessaire est la lutte contre la pollution pour parvenir à un état sain des océans et restaurer les écosystèmes marins. L’environnement marin continue inexorablement de se détériorer, quels que soient les efforts investis dans la réduction de la pollution. En ce sens, la pollution plastique est un défi majeur à relever d’urgence : entre 8 et 13 millions de tonnes de plastique sont présents dans les océans chaque année. La production de plastique devant doubler au cours des 20 prochaines années, d’autres approches telles que les circuits courts et le passage à des produits plus “verts” doivent être envisagées, selon les recommandations du Forum.
Le Forum international sur la gouvernance des océans a également mis l’accent sur la nécessité d’atténuer les effets du changement climatique. Il a été conseillé aux communautés de s’engager dans des initiatives résilientes à court et à long terme. En effet, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre a déjà entraîné une augmentation de l’acidité des océans, une baisse des niveaux d’oxygène, un réchauffement des eaux, une élévation du niveau de la mer et des événements extrêmes plus fréquents et plus intenses dans les courants océaniques. Ces changements ont un impact direct sur la gestion durable des ressources alimentaires des océans. Les activités de pêche, traditionnellement pratiquées dans les zones côtières, se sont étendues à la haute mer et plus de 30 % des stocks mondiaux de poissons sont considérés comme surpêchés. Cela entraîne une modification de l’écosystème et de la chaîne alimentaire, ce qui a des répercussions sur les populations côtières locales qui dépendent de ces écosystèmes. Enfin, le Forum a souligné l’urgence de créer les conditions adéquates pour une économie bleue durable et une gouvernance efficace des océans. De nombreuses activités considérées comme faisant partie de l’économie bleue (comme la pêche, l’aquaculture, la construction navale et le tourisme, ainsi que les industries émergentes, l’énergie des océans et la biotechnologie par exemple) ont encore des impacts directs ou indirects importants sur la santé des écosystèmes marins.
Dans le cadre des échanges entre les 43 États membres de l’UpM pour préparer les réunions ministérielles de l’UpM sur l’économie bleue et sur l’environnement et le changement climatique, l’IOG a également souligné que, compte tenu de la croissance future attendue de l’économie bleue, il est essentiel d’envisager l’utilisation de différents outils de gouvernance. La planification de l’espace marin (PEM), la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) et les solutions fondées sur la nature (par exemple, les réseaux de zones marines protégées), en font partie.