
Les conséquences économiques du COVID-19 : Concevoir des actions de réhabilitation
Selon les principaux think tanks, l’impact économique de la pandémie COVID-19 sur l’économie mondiale pourrait être encore pire que celui de la récession de 2008, avec des prévisions d’une décélération de la croissance mondiale, qui sera frappé par une perte estimée à plus de 1 milliard de dollars en 2020. L’OCDE estime que chaque mois de confinement, engendrera une perte de 2 points de pourcentage dans la croissance annuelle du PIB. À lui seul, le secteur du tourisme est confronté à une baisse de la production pouvant atteindre jusqu’à 70 %.
Cette récession mondiale ne sera pas équitable à travers le monde. La région de l’UpM est présumée figurer parmi les plus touchées. Les pays sévèrement touchés par la pandémie dans le Nord de la Méditerranée, ainsi que les pays de la rive Sud ayant déjà une dette extérieure élevée ou une forte dépendance aux exportations de pétrole ou au tourisme, subiront des répercussions socio-économiques plus intensément que d’autres.
La volatilité du marché, la crise des crédits, la hausse du chômage, l’endettement ainsi que l’aggravation des inégalités économiques dans la région sont les possibles facettes de la crise.
A l’échelle régionale comme à l’échelle mondiale, la réponse pour ralentir la propagation de la pandémie et en atténuer les effets économiques et sociétaux émerge. Le Fonds Monétaire International a fourni 50 milliards de dollars pour atténuer les effets de la crise et jusqu’à 14 milliards de dollars d’aide rapide par la Banque Mondiale afin de soutenir le secteur de la santé publique, avec la possibilité de déployer davantage de financement dans les 15 prochains mois.
Dans la région de l’UpM et au niveau de l’UE, la Commission européenne a adopté une initiative temporaire pour permettre aux États membres d’utiliser toute la souplesse prévue par les règles budgétaires pour soutenir l’économie dans le contexte de l’épidémie de COVID-19. Plus précisément, l’UE et ses États membres prennent des mesures pour minimiser les retombées sur l’économie :
- 37 milliards d’euros issus du budget de l’UE seront alloués à l’Initiative d’Investissement dans la riposte contre le Coronavirus pour soutenir les secteurs les plus exposés tels que les systèmes de santé, les petites et moyennes entreprises (PME) et le marché du travail.
- Jusqu’à 28 milliards d’euros des fonds structurels issus des enveloppes nationales de 2014-2020 qui ne sont pas encore allouées à des projets, deviendront ainsi disponible pour répondre à la crise.
- Jusqu’à 800 millions d’euros issus des Fonds de solidarité de l’UE, seront destinés aux pays les plus durement touchés, grâce à une extension du champ d’application du Fonds aux crises de santé publique.
- Jusqu’à 40 milliards d’euros seront disponibles pour combler les besoins de financement à court terme des PME par l’intermédiaire de la Banque Européenne d’Investissement.
D’autres mesures seront annoncées dans les prochains jours.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’impact n’est pas encore entièrement connu, mais plusieurs pays ont déjà approuvé un ensemble de mesures économiques pour réguler les effets actuels et anticipés de la pandémie. Sur sa plateforme dédiée aux politiques et mesures publiques face au COVID19, et destiné à servir de point d’entrée unique concernant les données, les analyses et les conseils stratégiques, l’OCDE a inclus une série de renseignements sur les politiques sectorielles clés, y compris au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, afin de mettre en évidence les efforts stratégiques, et de partager les retours d’expériences dans la lutte contre la pandémie.
Le Secrétariat de l’UpM suit de près les développements et en évalue les répercussions. Il est déterminé à soutenir les gouvernements dans le développement d’une coopération et d’une coordination efficaces dans tous secteurs clés pour faire face aux répercussions, ainsi qu’à travailler, avec ses partenaires et d’autres organisations multilatérales, afin de créer des sociétés et des économies durables et résilientes.
Dans ce contexte, plusieurs activités sont déjà envisagées dans le but de promouvoir l’économie sociale et solidaire, de soutenir les micro, petites et moyennes entreprises, de libérer pleinement le potentiel du numérique, e la recherche et de l’innovation, de revitaliser le secteur de l’économie bleue, d’accélérer l’égalité des genres et enfin de relever les défis soulevés par à l’économie informelle.