Éducation et compétences pour l’emploi : construire l’avenir de la jeunesse méditerranéenne
2-3 décembre 2025, Alexandrie, Égypte – L’Union pour la Méditerranée (UpM), en collaboration avec le réseau MedNC et le programme HOMERe, et avec le soutien de la Fondation Anna Lindh (ALF) et de la Commission européenne (DG EMPL), a organisé un événement de deux jours à Alexandrie.
Le 2 décembre, des réunions de gouvernance interne pour MedNC et HOMERe se sont tenues à la Maison Von Gerber, siège de la Fondation Anna Lindh. Le 3 décembre, la conférence intitulée « Éducation et compétences pour l’emploi » c’est déroulée à la Bibliotheca Alexandrina, rassemblant 120 participants issus d’ONG, d’organisations de la société civile, du monde universitaire, du secteur privé et des administrations publiques. Les discussions ont porté sur les défis communs auxquels sont confrontés les jeunes et l’échange des bonnes pratiques visant à améliorer l’employabilité.
Bien que MedNC et HOMERe – deux projets labellisés par l’UpM – s’adresse à des groupes cibles différents (NEET et les diplômés, respectivement), leurs promoteurs se heurtent des obstacles similaires, notamment la nécessité de développer des compétences pour l’emploi futur et de renforcer la collaboration entre les établissements d’enseignement et les employeurs, en particulier au sein du secteur privé.
La séance d’ouverture a été marquée par les contributions de Joan Borrell (UpM), Josep Ferré (ALF), Helena Winiarska (DG MENA, Commission européenne), Astrid Desjobert (IECD/MedNC) et Lamia Ferguène (HOMERe France). Joan Borrell a souligné que la conférence visait à favoriser l’échange d’idées et de meilleures pratiques pour éclairer les politiques publiques, car l’avenir de l’emploi est intrinsèquement lié aux perspectives de la région.
La première table ronde, intitulée « Améliorer les possibilités de mobilité des jeunes dans toute la Méditerranée », a mis en évidence l’impact significatif des programmes de stages internationaux sur l’employabilité et a souligné l’importance de la collaboration entre le monde universitaire et le secteur privé, non seulement pour créer des opportunités, mais aussi pour concevoir des programmes d’études adaptés aux besoins du marché du travail. Cependant, de nombreux obstacles administratifs continuent d’entraver la mobilité.
Deux discours liminaires ont introduit le deuxième thème majeur : Améliorer l’employabilité des jeunes grâce au développement des compétences. Les orateurs ont souligné l’importance cruciale de doter les jeunes de compétences pertinentes pour répondre à l’évolution des demandes du marché du travail, en plaidant pour des partenariats plus solides entre les établissements d’enseignement, les acteurs du secteur privé et les décideurs. Roland Sarton (OIT) a noté que si les NEET attirent de plus en plus l’attention des politiques, le principal défi reste de convertir les opportunités existantes en création d’emplois locaux durables. Anis Saïdi (Fonds pour les résultats en matière d’éducation) a présenté des modèles de financement innovants, en particulier le financement basé sur les résultats (RBF), comme moyen de renforcer les partenariats et de hiérarchiser les résultats mesurables. L’approche de financement basé sur les résultats (FBR) incite les ONG et les acteurs privés en liant les paiements aux résultats obtenus, en réduisant les risques gouvernementaux, en favorisant la confiance des parties prenantes et en accordant aux partenaires de mise en œuvre la flexibilité nécessaire pour innover et s’adapter aux besoins changeants du marché.
La deuxième table ronde, intitulée « Compétences pour les emplois de demain », a souligné la nécessité d’anticiper les besoins futurs en matière de compétences et de garantir l’accès universel à des données fiables. L’avènement de l’IA introduit une incertitude : si les emplois dans leur ensemble ne disparaîtront peut-être pas, certaines tâches spécifiques seront automatisées, augmentées ou réduites. Pour relever ces défis, il est essentiel de mettre en place un cadre de développement continu des compétences, permettant aux individus de mettre à jour leurs compétences tout au long de leur carrière. Parmi les exemples d’initiatives de promotion de l’emploi, citons EFE Égypte, la Fondation Schneider Electric Égypte et Semeurs d’Avenir au Liban.
La conférence a également bénéficié de la contribution de représentants de la jeunesse, notamment des participants aux hackathons MENA, au MedNYouth Council, aux anciens élèves de HOMERe, aux ambassadeurs Safir et au Sommet des étudiants méditerranéens.

