Karim Amellal
Karim Amellal
Dans ce contexte, l’unité et le rassemblement sont plus que jamais nécessaires pour faire face aux défis qui sourdent, aux monstres qui surgissent des ténèbres. Sans coopération, nous ne réussirons pas. C’est ce qui fait la force de l’UPM, née il y a maintenant 12 ans.
L’Union pour la Méditerranée est à ce jour la seule organisation politique régionale de dialogue et d’échange réunissant l’ensemble des pays riverains aux côtés des Etats membres de l’Union européenne. Dans le contexte actuel où les tensions s’exacerbent, où les foyers de tumulte se multiplient, ce n’est pas rien !
Héritière du Processus de Barcelone, lancé en 1995 pour renforcer les relations entre l’Europe et les pays de la rive sud de la Méditerranée, l’UPM continue de promouvoir des modalités de coopération concrètes qui s’incarnent dans des projets ambitieux, en particulier dans des domaines comme le changement climatique, l’énergie ou l’économie bleue où les défis, de part et d’autre de la Méditerranée, sont les mêmes et où les solutions proviennent du sud autant sur du nord, de l’est comme de l’ouest.
Naturellement, compte tenu des tensions qui, hélas, structurent cet espace mais aussi de l’ampleur des sujets et de leur brûlante actualité, cela ne va pas sans difficultés. C’est pourquoi il est essentiel de consolider ces échanges, en particulier autour du développement durable qui constitue une préoccupation majeure, désormais, de l’ensemble des sociétés méditerranéennes. Le numérique, l’entrepreneuriat, les villes et les territoires, la connaissance et la mobilité ou encore l’innovation doivent également structurer les politiques des Etats dans un dialogue permanent avec les acteurs des sociétés civiles. Dans ce contexte, l’UPM est un acteur important dont le rôle doit être renforcé.
L’échéance du 26 novembre 2020 à Barcelone est primordiale à plus d’un titre. D’abord, dans le contexte de la pandémie mondiale que nous connaissons, c’est une indispensable occasion de d’échange de vues et de concertation. Mais c’est aussi l’opportunité d’impulser une nouvelle dynamique à la politique de voisinage sud de l’UE, en particulier autour des axes évoqués plus haut. La France plaide pour sa part, avec d’autres, pour que l’instrument européen d’action auprès du voisinage sud soit plus développé, mieux structuré, à l’instar du Partenariat oriental de l’UE.
Enfin, je veux rappeler ici l’importance pour nous du dialogue avec les sociétés civiles, qui était déjà au cœur du Processus de Barcelone, il y a 25 ans. C’est pourquoi, avec nos amis et partenaires du 5+5 et l’Allemagne, nous avons organisé en 2019 le « Sommet des deux rives » qui a constitué un moment fort et original de cet échange continu que nous entretenons avec les acteurs de la société civile. Nous voulons poursuivre ce dialogue autour d’un agenda positif, mais aussi à travers des projets concrets qui en matérialisent l’esprit. Les inquiétudes et les défis qui sourdent de part et d’autre de la Méditerranée doivent susciter des réponses fortes, des actes ambitieux.