
UpM à la COP24 : les initiatives de lutte contre le changement climatique en Méditerranée ont besoin de politiques fondées sur la science
Le Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UpM), participe activement à la COP24 en Pologne, où il présente deux études sur l’impact du changement climatique et sur l’état de la situation en matière de financement climatique dans la région.
Sans mesures d’atténuation supplémentaires, l’augmentation de la température régionale sera de 2,2 °C en 2040, pouvant dépasser les 3,8 °C dans certaines régions en 2100. Les précipitations estivales diminueront de 10 à 30% selon les régions.
Les régions du Sud et de l’Est de la Méditerranée ont reçu 13% des fonds mondiaux alloués à l’action pour le climat.
Katowice, 11 décembre 2018 – La région méditerranéenne est l’une des principales zones sensibles au changement climatique en raison, entre autres : de la pénurie d’eau, de la désertification, de la concentration des activités économiques et de la population dans les zones côtières, et de la dépendance vis-à-vis d’une agriculture sensible au climat. La hausse de la température de 1,5 °C, limite fixée par l’accord de Paris, est déjà dépassée, selon le dernier rapport spécial du GIEC sur le réchauffement de la planète (octobre 2018).
Un appel à l’action pour un agenda méditerranéen commun sur le climat est crucial. Des décisions politiques sont urgentes afin d’atténuer les risques environnementaux et envisager des options d’adaptation. Pourtant, le manque d’informations adéquates retarde le processus – en particulier pour les sociétés les plus vulnérables du sud de la Méditerranée, où ils existent moins de systèmes d’observations systématiques, de projections et de modèles scientifiques d’évaluation des impacts.
Consciente de ce défi, l’Union pour la Méditerranée soutient un effort régional spécifique visant à synthétiser les connaissances scientifiques existantes dans toutes les disciplines dans le but de fournir une meilleure compréhension des multiples risques. Cette étude est entreprise par le Réseau d’experts méditerranéens sur le changement climatique et environnemental (MedECC).
Une évaluation préliminaire des risques associés aux dérèglements climatiques dans le bassin méditerranéen.
Les principaux résultats de cette évaluation préliminaire indiquent que l’augmentation de la température régionale sera de 2,2° C en 2040, pouvant dépasser 3,8 °C dans certaines régions en 2100. Le niveau de la mer s’est élevé d’environ 3 mm par an au cours des dernières décennies. Bien qu’il existe d’importantes incertitudes concernant l’élévation moyenne du niveau de la mer à l’échelle mondiale, les projections futures vont de 52 cm à 190 cm d’ici 2100.
D’autre part, les ressources en eau sont inégalement réparties autour de la Méditerranée et les ressources en eau douce diminuent en qualité et en quantité. Par ailleurs, la demande de produits alimentaires augmente tandis que les rendements des cultures, du poisson et du bétail diminuent. En conséquence, les écosystèmes sont de plus en plus touchés par les changements climatiques, l’utilisation des sols, la pollution et la surexploitation.
Avec des ressources limitées et des conflits sociaux en augmentation, on pouvait s’attendre à des migrations humaines à grande échelle. Les pays du sud et de l’est de la Méditerranée sont souvent plus vulnérables et leurs conditions sanitaires peuvent se détériorer en raison de la situation sociale et politique.
Une infrastructure dédiée au climat, et en particulier à son financement, est fondamentale pour lutter contre les effets néfastes du changement climatique.
Une autre étude régionale commandée par l’UpM sur le financement public international de la lutte contre le changement climatique souligne que le sud et l’est de la Méditerranée ont reçu en 2016 un montant annuel d’environ 8,3 milliards USD pour le financement de la lutte contre le changement climatique. Cela représente 13% du financement mondial pour l’action pour le climat. Les principaux pays bénéficiaires des flux de financement dans la région méditerranéenne sont actuellement la Turquie (38%), l’Égypte (22%), le Maroc (12%) et la Jordanie (12%). Les projets d’atténuation constituent la majorité des fonds obtenus (transport et production d’énergie).
« Si l’action pour le climat est une nécessité pour la région euro-méditerranéenne, elle représente également une opportunité unique pour la création d’emplois, la promotion de solutions innovantes et des modes de consommation et de production durables », a déclaré Jorge Borrego, secrétaire général adjoint de l’UpM pour l’énergie et le climat. « Avec une augmentation estimée à 98% de la demande énergétique des pays du sud de la Méditerranée d’ici 2040, les actions de lutte contre le changement climatique seront essentielles pour l’intégration et la stabilité de la région ».
Présentation d’études à la COP24 et d’autres activités de l’UpM
L’Union pour la Méditerranée est observateur à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Dans le cadre du programme de développement durable des Nations Unies 2030 et de sa feuille de route pour l’action, l’UpM renforce son partenariat avec les organisations mondiales pour promouvoir un programme d’action positif pour la région dans les domaines de l’énergie et du climat. À cet égard, deux protocoles d’accord seront signés avec l’Organisation météorologique mondiale et avec le Secrétariat de la CCNUCCafin de renforcer la collaboration avec les organisations internationales au plus haut niveau et de faire entendre la voix de la Méditerranée appelant à l’action pour un climat méditerranéen partagé.
Le Secrétariat de l’UpM organisera trois événements parallèles au cours de la COP24 – s’inscrire :
- La présentation de l’étude sur le financement public climat international, le 12 décembre au pavillon turc (15h30).
- La présentation d’une évaluation préliminaire du 1er rapport scientifique sur l’impact du changement climatique en Méditerranée, le 13 décembre au pavillon Marocain (10h).
- Conscients de l’importance de donner la parole aux jeunes générations et de les associer à l’agenda politique mondial, le Secrétariat de l’UpM et le Réseau méditerranéen des jeunes pour la jeunesse organiseront un événement parallèle le 14 décembre au pavillon de l’UE (14h), afin de mettre en avant certaines initiatives menées par des jeunes et leur rôle clé dans l’action pour le climat en Méditerranée.
- Le Secrétariat de l’UpM co-organisera avec FEMISE également un événement parallèle sur « Les subtilités socio-économiques liées au changement climatique » le 12 décembre à 10h. Pavillon E – 10 rez-de-chaussée et un autre sur « L’implication des relations euro-méditerranéennes des gouvernements et leur spécificités sous-nationales dans la lutte contre le changement climatique » le 11 déc. à 10 h. Pavillon E – 10 rez-de-chaussée.
International public climate finance in the mediterranean
Risks associated to climate and environmental changes in the Mediterranean region