L’UpM et MEDPorts lancent une première étude comparative sur les modèles de gouvernance des ports méditerranéens

Barcelone, le 10 décembre 2025. L’Union pour la Méditerranée (UpM) et l’Association MEDPorts ont lancé aujourd’hui l’Étude sur les modèles de gouvernance des ports méditerranéens au port de Barcelone, présentant le premier aperçu comparatif complet de la manière dont les ports de 16 pays méditerranéens sont gouvernés et organisés.

L’étude compile et systématise les données sur les structures de propriété des ports, les cadres réglementaires et les responsabilités opérationnelles. Elle dresse la carte des structures de gouvernance en Albanie, en Algérie, en Croatie, en Égypte, en France, en Grèce, en Jordanie, en Italie, au Liban, en Libye, à Malte, en Mauritanie, au Maroc, en Slovénie, en Espagne et en Tunisie, fournissant ainsi une base factuelle pour soutenir la coopération régionale, l’harmonisation des politiques et le partage des connaissances.

L’étude, élaborée par l’UpM en collaboration avec MEDPorts, avec un travail d’analyse réalisé par le CENIT-CETMO, répond à un besoin régional clair et de longue date découlant de la diversité des modèles de gouvernance et d’organisation en Méditerranée, notamment les différences en matière de propriété, de réglementation, d’autonomie et de prestation de services. Jusqu’à présent, cette diversité n’avait pas été analysée de manière structurée et comparative. En comblant cette lacune et en rassemblant un ensemble substantiel de données jusqu’alors non systématisées, ce travail place la Méditerranée au même niveau que d’autres régions maritimes qui ont déjà bénéficié d’une analyse comparative approfondie de la gouvernance portuaire.

« La gouvernance portuaire en Méditerranée n’est pas seulement une question technique : elle est stratégique, économique, environnementale et géopolitique », a déclaré Dhouha Najjar, secrétaire générale adjointe par intérim de l’UpM pour les transports et le développement urbain, lors du lancement. « L’étude que nous lançons aujourd’hui comble cette lacune. C’est une réalisation majeure, qui servira les décideurs politiques, les autorités portuaires, les opérateurs, les investisseurs et les organisations régionales pour les années à venir ».

Les principales conclusions présentées aujourd’hui confirment que l’administration publique reste au cœur de la gouvernance portuaire dans la plupart des pays méditerranéens, où les ministères nationaux ou les entités publiques spécialisées définissent des objectifs stratégiques, des cadres d’investissement et des structures réglementaires. Dans douze des seize pays analysés, une certaine forme de modèle de port propriétaire prédomine, combinant surveillance publique et responsabilités opérationnelles privées, bien que l’équilibre entre les deux varie considérablement. Les organismes de gestion portuaire continuent de donner la priorité aux fonctions traditionnelles telles que les opérations de fret, les services de navires, l’intégration logistique et les interfaces entre les ports et l’industrie, tandis que les rôles liés à la transformation numérique, à la décarbonisation et à la transition énergétique émergent mais restent inégaux dans la région. Les opérateurs privés sont profondément impliqués dans les opérations, mais sont moins présents dans la planification stratégique à long terme, sauf lorsque les cadres de concession ou les structures de gouvernance encouragent un engagement plus profond.

L’étude est pleinement conforme au mandat ministériel de l’UpM sur la connectivité des transports et au plan d’action régional de l’UpM pour les transports en Méditerranée, approuvé par les ministres des transports de l’UpM. Elle constitue l’un des premiers grands éléments constitutifs du centre de connaissances permanent sur les systèmes de transport envisagé dans le cadre de l’action 25, qui appelle à la collecte et à l’analyse systématiques de données pour surveiller le fonctionnement des systèmes de transport dans la région.

En fournissant une base de données partagée sur les modèles de gouvernance des membres de MEDPorts – plus de 30 ports de toutes les côtes de la Méditerranée représentant plus de 70 % du trafic de marchandises et 90 % du trafic de passagers dans le bassin – l’étude soutiendra les travaux de la plateforme régionale de l’UpM sur la connectivité des transports et de son groupe de travail sur le transport maritime. Elle contribuera à éclairer la future coopération sur la gouvernance portuaire et le transport maritime, contribuant ainsi à des systèmes portuaires méditerranéens plus efficaces, durables et résilients.

Étude sur les modèles de gouvernance des ports méditerranéens – Rapport final