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Les acteurs euro-méditerranéens plaident pour une coopération régionale renforcée à l’approche du 30e anniversaire du processus de Barcelone
Barcelone, le 14 février 2025. Alors que le processus de Barcelone célèbre son 30e anniversaire cette année, l’Union pour la Méditerranée (UpM) a réuni pendant trois jours plus de 120 acteurs institutionnels et représentants de la société civile, ainsi que des hauts responsables des 43 États membres de l’organisation. Objectif : nourrir la réflexion sur l’avenir de la coopération régionale et poser les bases d’une nouvelle dynamique adaptée aux enjeux des années à venir.
Dans un contexte marqué par le conflit au Moyen-Orient, l’urgence climatique et l’aggravation des inégalités socio-économiques, l’UpM, en partenariat avec l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), a organisé une consultation ouverte et participative afin de définir sa vision, ses priorités et son mandat pour les prochaines années. Face aux défis croissants qui pèsent sur la région, un constat s’impose : l’UpM doit se renforcer en profondeur pour mieux répondre aux réalités géopolitiques et socio-économiques actuelles. Ce processus de réforme prévoit notamment l’élaboration de nouvelles priorités stratégiques pour la période 2026-2030. Les échanges ont mis en évidence la nécessité d’une coordination accrue des politiques régionales, à l’image du nouveau Pacte de l’UE pour la Méditerranée, et de renforcer les capacités d’action de l’UpM pour maximiser son impact sur le terrain.
Les participants ont également discuté du rôle que pourrait jouer l’UpM dans le processus de reconstruction de Gaza après le conflit. L’organisation reste déterminée à tirer parti de son pouvoir fédérateur pour réunir les gouvernements, les organisations internationales, les institutions financières, le secteur privé et la société civile afin de faciliter le dialogue régional et de soutenir des actions coordonnées sur le terrain. Parmi ses initiatives récentes, l’organisation soutient un projet conjoint de l’UNIMED et de l’Université nationale An-Najah visant à offrir des perspectives aux étudiants palestiniens de l’enseignement supérieur à Gaza. D’autres axes de travail sont également explorés, notamment en matière d’emploi, de gestion des ressources naturelles (nexus eau-énergie-alimentation-écosystèmes – WEFE) et de développement urbain.
Le slogan du 30e anniversaire du processus de Barcelone, “Ensemble pour un partenariat euro-méditerranéen renforcé”, traduit la volonté de l’UpM de promouvoir la coopération régionale et le multilatéralisme. Consciente de ses lacunes, l’UpM est convaincue que sa modernisation est une étape essentielle pour agir plus efficacement sur les causes profondes des crises qui touchent les citoyens de la région.
“Le 30e anniversaire du processus de Barcelone intervient à un moment charnière pour la région”, a déclaré le secrétaire général de l’UpM, Nasser Kamel. “La crise au Moyen-Orient nous rappelle que la stabilité de la Méditerranée est un enjeu clé pour la sécurité mondiale. L’année 2025 doit marquer un nouvel élan pour le partenariat euro-méditerranéen, avec un cadre institutionnel renforcé. Redéfinir le mandat et les capacités de l’UpM nous permettra de mieux répondre ensemble aux défis les plus pressants.”
“Ces défis ne peuvent être relevés isolément. Une coopération multilatérale efficace au niveau régional est essentielle pour renforcer la Méditerranée et contribuer à la stabilité mondiale”, a-t-il ajouté.
Lancé le 28 novembre 1995 – date aujourd’hui célébrée lors de la Journée de la Méditerranée –, le processus de Barcelone voit le jour lorsque le partenariat euro-méditerranéen est signé et formalisé par les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne et de 12 pays du sud et de l’est de la Méditerranée, dans la capitale catalane. Porté par l’espoir du processus de paix au Proche-Orient, ce partenariat a conduit à la création de l’UpM en 2008, sur les bases d’une vision commune pour la paix, la stabilité, la sécurité et le progrès socio-économique de la région euro-méditerranéenne. Ainsi, l’UpM incarne depuis sa création la coopération euro-méditerranéenne à travers un mode de gouvernance fondé sur l’égalité, le consensus et des résultats concrets.