L’Initiative pour le financement de projets urbains (UPFI) promeut un investissement de 5 milliards d’euros réparti sur plus de 20 projets urbains dans la région
À Barcelone, le 3 septembre 2015. L’Union pour la Méditerranée (UpM) a lancé le programme d’assistance technique dans le cadre de l’Initiative pour le financement de projets urbains (UPFI), avec le soutien de la Commission européenne (financement de 5 millions d’euros) et en collaboration avec des institutions financières internationales et des bailleurs de fonds.
L’objectif de l’UPFI est d’identifier et de sélectionner des projets de développement urbain durables et innovants offrant des solutions basées sur une approche ascendante, reproductibles à l’échelle régionale et répondant aux énormes défis du développement urbain auxquels la région doit faire face suite à l’importante mutation démographique qui s’y est produite (exode rural au profit des zones urbaines). La première phase de l’Initiative consistait à sélectionner des projets et à définir l’assistance technique requise La deuxième phase se penchera, quant à elle, sur la mise en œuvre de ces assistances techniques en vue de garantir la réglementation et la viabilité financière des projets par des institutions financières internationales.
À ce jour, l’UPFI a identifié 24 projets répartis sur sept pays des côtes méridionale et orientale de la Méditerranée.Le total de ces initiatives correspond à un investissement de 5 milliards d’euros, qui sera financé par les institutions financièrs internationales qui opèrent en région euroméditerranéenne. Cela signifie que l’investissement total promu par l’Initiative (UPFI) s’élève désormais à 8 % des besoins régionaux en matière d’investissement tels qu’ils ont été évalués par la Banque européenne d’investissement (BEI) pour les 20 prochaines années. Selon cette institution financière, un investissement de 60 milliards d’euros dans le domaine des infrastructures urbaines sera en effet nécessaire dans le bassin méditerranéen au cours de cette période
La deuxième phase du programme de l’UPFI, l’assistance technique, a été officiellement lancée avec l’atelier d’un jour qui a eu lieu en juin au siège de l’UpM, à Barcelone. Cette réunion a rassemblé, pour la première fois, tous les acteurs impliqués dans le processus de l’UPFI – à savoir, les promoteurs du projet, les partenaires financiers et les équipes de conseillers.
« Le Secrétariat de l’UpM joue un rôle de ” tiers de confiance ” auprès de différents pays et de diverses institutions pour l’échange d’informations, la garantie de mise en œuvre des projets et le respect des logiques de coopération à appliquer car c’est ce qui rend l’action de chaque partenaire plus efficace et plus visible », a déclaré le Secrétaire général, M. Fathallah Sijilmassi, lors du lancement de l’atelier. Il a également ajouté que « l’Initiative pour le financement de projets urbains (UPFI) peut constituer un exemple dans d’autres domaines où la coopération régionale représente une réelle valeur ajoutée ».
UPFI : faire face aux défis urbains régionaux
En 2050, la population de la région aura doublé (646 millions d’habitants) par rapport à celle de 2010 (357 millions). De plus, à l’horizon de 2030, près de 80 % de la population des pays méditerranéens sera concentrée sur 10 % du territoire – essentiellement dans les zones côtières urbaines. La région euro-méditerranéenne fait donc face à une mutation démographique importante, caractérisée par une urbanisation rapide, ce qui constitue un défi régional majeur requérant des solutions collaboratives, des approches régionales et des partenariats public-privé.
Selon M. Guy Fleuret, Directeur général de l’UpM pour le transport et le développement urbain, « la nouvelle approche de l’UPFI trouve son expression non seulement dans le soutien et dans la construction du consensus auprès des différentes parties prenantes impliquées au sein du processus, mais également dans l’approche intégrée, étant donné que les projets de l’UPFI cherchent à développer les capacités régionales grâce aux synergies entre les dimensions sociales, économiques, durables ou en matière d’infrastructure ».
Projets urbains labellisés par l’UpM
Jusqu’à présent, trois projets ont déjà été labellisés par l’UpM et un nouveau pourrait le devenir dans le Machrek au cours des prochains mois. La labellisation signifie non seulement le soutien des membres de l’UpM mais également le soutien technique et l’accès au financement.
Projet de rénovation urbaine d’Imbaba (100 millions d’euros) : Ce projet vise à renforcer l’intégration d’Imbaba, l’une des zones urbaines les plus peuplées et les moins aménagées d’Égypte, au sein de la ville du Caire, en offrant à ses 700 000 habitants des équipements, des services et des infrastructures de base.
Projet Sfax Taparura (403,2 millions d’euros) : Sfax est la deuxième plus grande ville de Tunisie et le centre industriel et commercial le plus important du pays. Après la dépollution de la côte nord, contaminée par l’industrie du phosphate, le projet prévoit la réhabilitation de ses plages et la création de 420 hectares de terre pour étendre la région métropolitaine.
Projet d’aménagement de la vallée du Bouregreg (394 millions d’euros) : Dans le but de garantir à la fois la diversité sociale et un développement durable, ce projet développera, au Maroc, de nouveaux quartiers professionnels et résidentiels, des services et des espaces publics tels qu’un hôpital métropolitain et la réhabilitation de Chellah, parmi d’autres actions environnementales.
L’UPFI est un des piliers de la stratégie euro-méditerranéenne de développement urbain durable, tel qu’il est indiqué dans la déclaration de la première Conférence ministérielle de l’UpM sur le développement urbain durable, qui s’est tenue à Strasbourg, le 10 novembre 2011. Cette initiative a été lancée lors de la réunion des hauts fonctionnaires du 7 avril 2014 et a été approuvée par les représentants des 43 pays membres de l’UpM.
Sous l’égide du Secrétariat de l’UpM, l’UPFI est codirigée par l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque européenne d’investissement (BEI), avec le soutien de la Commission Européenne (CE). La Banque de développement KFW, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ainsi que l’Organisation finlandaise pour la coopération et le développement (Fida) y sont étroitement associées tandis que d’autres IFI et investisseurs ont manifesté leur intérêt à y participer.