Les États membres de l’UpM s’unissent avec des engagements forts face aux urgences climatiques et environnementales
- Les Ministres des 42 États membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) se sont réunis aujourd’hui au Caire pour la 2e Réunion ministérielle sur l’action climatique et environnementale, sous la co-Présidence de la Jordanie et de l’Union européenne.
- Ensemble, ils ont défini un projet commun afin d’intensifier les efforts et répondre aux multiples enjeux climatiques et environnementaux auxquels la région euro-méditerranéenne est confrontée.
Le Caire, 4 octobre 2021. La Conférence ministérielle a été présidée par Frans Timmermans, Vice-Président exécutif de la Commission européenne chargée du pacte vert pour l’Europe, au nom de l’UE, et Nabil Masarweh, Ministre de l’environnement du Royaume hachémite de Jordanie. La réunion s’est déroulée en République arabe d’Égypte, représentée par Yasmine Fouad, Ministre de l’environnement et en présence du Secrétaire Général de l’UpM, Nasser Kamel.
Cette seconde Ministérielle de l’UpM se tient à un moment crucial pour la région, seulement quelques semaines avant la COP26 et après un été marqué par des urgences climatiques et environnementales à travers toute la région. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)et le réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques (MedECC) ont aussi averti sur le fait que la Méditerranée est l’une des zones du monde les plus à risque face au changement climatique. Pendant la conférence, les Ministres ont confirmé l’urgence d’agir et ont réaffirmé leur ambition de faire face aux enjeux climatiques et environnementaux à travers l’implantation des accords de Paris et de l’Agenda 2030.
Avec la Déclaration adoptée à la conférence, les Ministres ont réaffirmé leur volonté de donner l’exemple et d’accélérer la transition vers des économies justes, durables, résilientes, neutres et rationnelles. L’objectif est de limiter l’augmentation de la température à 1.5°C, de faire cesser et d’inverser la perte de la biodiversité et de réduire la pollution de l’air.
Les Ministres ont souligné l’importance d’intégrer l’action climatique et environnementale à toutes les politiques publiques, notamment l’énergie, l’industrie, l’agriculture et le transport, en mobilisant et en accroissant les ressources pour soutenir la transition verte. Les investissements et la finance durable figuraient hauts dans l’agenda, tout comme le besoin d’intensifier l’action sur l’adaptation et le renforcement de liens entre les politiques scientifiques. Les Ministres ont réaffirmé la nécessité de réduire progressivement le recours aux énergies fossiles, de garantir une transition juste et d’engager toutes les parties prenantes des politiques climatiques et environnementales. Ils ont également souligné l’importance de soutenir l’engagement des femmes et des jeunes pour construire la résilience et mener la transition écologique.
L’UpM a été mandaté pour soutenir la mise en œuvre des objectifs de cette Déclaration et suivre les progrès grâce à son groupe de travail sur l’environnement et le climat.
Des hauts représentants des institutions financières internationales et les hauts fonctionnaires de l’UpM ont évoqué les défis et les opportunités de la transition verte méditerranéenne au cours d’un événement organisé par l’UE et l’UpM en marge de la Ministérielle. La discussion s’est portée sur les potentielles évolutions et les outils pour accélérer la transition vers une région plus propre, plus juste et plus compétitive.
La Conférence a aussi accueilli l’événement conjoint de l’UpM et du programme de développement des Nations unies (PNUE) sur la diversité biologique, la restauration des écosystèmes et les systèmes alimentaires. Cet événement a permis d’établir les premières activités pour mettre en œuvre la nouvelle Déclaration ministérielle. L’importance de ces étapes a été clairement souligné dans les derniers rapports de l’UICN, qui indiquent que 62 millions des macro-déchets flottent à la surface du bassin méditerranéen.
Citations
Frans Timmermans, Vice-président exécutif de la Commission européenne chargé du pacte vert pour l’Europe a déclaré : « La crise climatique est existentielle pour toute l’humanité – cela transcende les frontières et les politiques. Construire un futur durable pour tous les citoyens à travers la Méditerranée est notre responsabilité commune. Il est temps d’agir et de réaliser les engagements pris avec les accords de Paris. Aujourd’hui nous avons défini une vision audacieuse et ambitieuse pour une Méditerranée propre, compétitive, résiliente et inclusive. J’espère que notre ambition commune sera un exemple à suivre pour les autres régions. »
Virginijus Sinkevičius, Commissaire européen à l’environnement, les océans et la pêche a déclaré : « Les pays de la Méditerranée partagent un héritage naturel riche et une inquiétude commune pour les effets du changement climatique, de la perte de la biodiversité et de la pollution. Nous avons maintenant renouvelé notre engagement pour faire face à ces challenges avec un plan d’action ambitieux pour protéger notre environnement pour les générations futures. La reprise après la pandémie de COVID-19 nous donne l’opportunité de mieux se reconstruire et de façon plus durable. »
Nabil Masarweh, Ministre de l’environnement du Royaume hachémite de Jordanie a déclaré : « La région méditerranéenne est l’une des zones du monde les plus exposées au changement climatique, avec une température dans la région qui se réchauffe 20 % plus vite que la température mondiale, comme indiqué dans le rapport MedECC. Dès lors, nous n’avons pas le luxe d’attendre et nous devons agir vite et collectivement. La Déclaration ministérielle pour l’action climatique et environnementale que nous venons d’adopter aujourd’hui constitue une excellente base pour agir pour une transition vers des économies plus inclusives, circulaires, résilientes et vertes. Une plus grande mobilisation des fonds du Sud et des pays du Sud-Est est cruciale pour atteindre nos engagements et nos obligations climatiques et environnementales. »
Nasser Kamel Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée a souligné à quel point « l’ensemble de la mer Méditerranée est un écosystème fragile, qui souffre de plusieurs maux tels que la perte de la biodiversité, la surpêche, la pollution, la dégradation des côtes et les déchets marins. Les effets alarmants du changement climatique exacerbent les fragilités de ces écosystèmes. Plus la communauté euro-méditerranéenne collabore étroitement, plus nous serons capables de trouver des fonds et d’améliorer notre capacité à les utiliser. L’UpM a été très active sur le sujet, en commençant notamment par traiter les déchets marins comme un problème économique et environnemental et surtout, en mobilisant des fonds pour des initiatives régionales et opérationnelles afin de lutter contre le changement climatique. »
Pour plus d’informations
2030GreenerMed
L’Agenda 2030 GreenerMed fournit un cadre régional structuré, basé sur la coordination des programmes et projets existants et futurs. Il permet une convergence politique et opérationnelle pour accélérer la transition de la région méditerranéenne vers une économie verte, circulaire et inclusive. L’agenda évolue et a notamment été construit, entre autres, sur les conclusions et les résultats de l’Initiative H2020 pour une Méditerranée plus propre et des programmes SCP. Il est également lié à l’Agenda 2030 et aux Objectifs de Développement Durable.
MedECC
Le réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC), créé en 2015 en tant que réseau international et indépendant d’experts scientifiques, agit comme un dispositif pour les décideurs et le grand public, sur la base des informations scientifiques disponibles et des recherches en cours. La création de ce réseau est soutenue par des institutions régionales importantes, comme le programme des Nations unies pour l’environnement / MAP, via le MSSD 2016-2015 et le Programme régional pour l’adaptation au changement climatique en Méditerranée, et l’Union pour la Méditerranée, via son groupe d’experts sur le changement climatique (UfM CCEG). Le MedECC rassemble plus de 600 scientifiques, venant de 35 pays différents et son secrétariat est hébergé par le Plan Bleu à Marseille.
Examples de Projets soutenus par l’UpM
L’UpM travaille activement avec ses partenaires dans toute la région pour favoriser l’autonomisation des femmes à travers des projets et des initiatives à dimension régionale. Voici quelques exemples :
Clima-Med
Le projet Clima-Med soutient huit pays partenaires et voisins du Sud vers une transition verte pour un développement durable, à faible émissions de carbone et résilient face au climat. Le projet accompagne les pays pour atteindre leurs Contributions déterminées au niveau national (NDCs) et a un objectif particulier de renforcer les capacités des administrations locales dans l’action pour le climat, Ce projet, financé par l’UE, a été lancé en juin 2018 afin pour 48 mois avec un budget total de 6,9 millions d’euros. Les bénéficiaires sont les gouvernements, les autorités locales et les acteurs non étatiques en Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie. Avec le label Clima-Med, l’UpM contribue à faire connaître le projet et à faciliter la coopération entre les acteurs clés vers les fonds d’investissement.
Plastic Busters
L’objectif global du projet est de lutter efficacement contre le problème des déchets marins en Méditerranée. Il soutient directement la mise en œuvre du plan régional PNUE/PAM sur la gestion des déchets marins en Méditerranée. Le projet englobe des actions sur l’intégralité du cycle des déchets marins, de la surveillance à l’évaluation pour la prévention et la limitation, tout comme le renforcement de la coopération entre et au sein des autorités des zones côtières et pélagiques.
BLUEMED
BLUEMED, créée en mai 2014 dans le cadre de la stratégie européenne pour l’économie bleue, est une initiative qui vise à faire progresser une vision commune pour une mer Méditerranée plus saine, plus productive, plus résiliente et mieux reconnue. Elle vise à promouvoir le bien-être et la prospérité des citoyens, aujourd’hui et pour les générations futures, afin de soutenir le développement économique et l’emploi.
PRIMA
PRIMA, un partenariat pour la recherche et l’innovation dans la région méditerranéenne, est le programme conjoint le plus ambitieux de la coopération euro-méditerranéenne. En finançant les R&I a travers des appels compétitifs, PRIMA vise à développer les capacités en recherche et innovation et d’accroître les connaissance et solutions conjointes pour nos systèmes agro-alimentaires, afin de les rendre durables. Quant à la gestion des ressources en eau dans la zone méditerranéenne, il a pour objectif de rendre ces systèmes et leur gestion plus résilients face au climat, efficaces, rentables et plus durables socialement et pour l’environnement. Enfin, il contribue à résoudre la pénurie d’eau, la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé, le bien-être et les problèmes de flux migratoires en amont.