
Citoyens en action : lutter localement contre la pollution plastique
En fondant la start-up Banlastic à Alexandrie, en Égypte, Manar Ramadan et Ahmed Yassin avaient une mission bien précise en tête : interdire le plastique à usage unique et créer un avenir plus durable pour leur communauté.
En tant qu’habitants d’Alexandrie, une ville côtière animée qui dépend fortement du tourisme, Manar et Yassin ont constaté de visu les effets dévastateurs de la pollution plastique sur leur environnement immédiat. À la vue des détritus et des déchets plastiques sur les plages et dans les rues, ils savaient qu’ils devaient agir. Les déchets plastiques sont une préoccupation majeure dans la ville, car au-delà de nuire à l’environnement, ils représentent également un danger pour la faune et la santé humaine. Les sacs en plastique, les bouteilles et autres matières en plastique à usage unique sont fréquemment retrouvés dans les rues, dans les parcs et sur les plages sous forme de déchets. Cela n’affecte pas seulement l’esthétique de la ville, mais contribue également à l’engorgement des systèmes de drainage et à la pollution de la mer Méditerranée. Le problème est exacerbé par l’absence d’infrastructures de gestion des déchets appropriées et le manque de sensibilisation du public à l’impact négatif des déchets plastiques.
C’est de ce constat que naîtra le projet Banlastic. Tout commence lorsque Manar obtient son diplôme d’ingénieur en électromécanique. Au lieu de poursuivre une carrière dans cette voie, la jeune diplômée choisit de travailler sur des projets environnementaux. C’est lorsqu’elle décroche sa maîtrise en pratiques de développement durable en Inde, qu’elle eut vraiment envie de passer à l’action. En Inde, elle a vu de ses propres yeux comment un pays pouvait interdire le plastique à usage unique en seulement 10 ans en mettant en œuvre des politiques au niveau local. À son retour en Égypte, elle s’est rendu compte de l’inaction générale face à la crise de la pollution plastique.
Découvrez l’histoire des fondateurs de Banlastic en vidéo.
C’est alors que, aux côtés de Ahmed Yassin, un ancien coopérant et Abdelkader Elkhaligi, elle cofonde en 2018 la start-up Banlastic.
Leur solution ? Développer des produits alternatifs qui peuvent remplacer le plastique à usage unique, dispenser des formations et des ateliers pour éduquer la communauté sur les méfaits de la pollution plastique, et organiser des événements environnementaux qui attirent l’attention sur ce problème. Selon Manar, leur mission principale consiste toutefois à travailler main dans la main avec les responsables politiques pour soutenir leurs efforts et accélérer la mise en place de lois environnementales.
Outre les fondateurs, l’équipe de Banlastic est composée de personnes d’horizons divers – une experte en langues orientales, un architecte, un diplômé des beaux-arts – et de bénévoles encore plus diversifiés tels que des juristes, des économistes ou encore des artistes. Le visage de Manar s’illumine lorsqu’elle parle de son équipe : c’est avec un sourire chaleureux qu’elle nous dit être convaincue que la diversité de leur équipe est l’une de leurs plus grandes forces. Cette diversité renforce aussi l’idée que le changement climatique n’est pas l’affaire de quelques privilégiés, mais que chaque citoyen, quel que soit son parcours, peut apporter sa pierre à l’édifice.
Lorsqu’on le questionne sur les défis qu’ils doivent relever au quotidien, Ahmed affiche un sourire ironique. Il compare les défis à un jeu vidéo où chaque jour introduit un nouveau niveau. Ahmed croit cependant que la motivation pour les surmonter ne faiblit jamais, car leur équipe est alimentée par la passion d’accomplir leur mission. Stimulé par la créativité et l’esprit de chacun, il est fier de leur travail et conserve de nombreux bons souvenirs :
« Nous sommes fiers de deux grands accomplissements en particulier. Le premier est d’avoir travaillé avec le ministère de l’Éducation pour leur suggérer un programme sur la pollution plastique […]. Le second a été d’entendre le roi Charles III du Royaume-Uni prononcer le nom “Banlastic”. Un grand moment. » – Ahmed Yassin
Le travail réalisé par Banlastic démontre parfaitement qu’un petit groupe de personnes passionnées peut avoir un impact considérable. En développant des solutions pratiques, en éduquant la communauté et en sensibilisant aux conséquences de la pollution plastique, ils s’efforcent de créer un avenir plus durable pour tous.
Si vous souhaitez renforcer cet impact au sein de votre communauté, envisagez de soutenir cette start-up en achetant ses produits réutilisables, en participant à ses ateliers ou en vous portant volontaire pour ses événements environnementaux. Ensemble, nous pouvons créer un avenir sans plastique pour Alexandrie et au-delà.
Informations sur le Prix de l’ARLEM – L’entrepreneuriat local des jeunes en Méditerranée
Chaque année, l’Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), en collaboration avec l’Union pour la Méditerranée et d’autres partenaires, décerne un prix à de jeunes entrepreneurs de la région méditerranéenne.
Dans un contexte postpandémique, la collaboration des autorités locales et régionales est indispensable pour surmonter les conséquences sociales et économiques induites par la crise sanitaire. Le prix de l’ARLEM vise à présenter des exemples réussis de ces collaborations, afin d’inspirer, de motiver et d’inciter à reproduire les pratiques établies. Depuis 2021, le prix s’inscrit dans le cadre des célébrations annuelles de la Journée de la Méditerranée.
En 2022, le prix de l’ARLEM a été attribué à Banlastic.
À propos de l’UpM et de la lutte contre les changements climatiques et environnementaux
- Découvrez les projets menés par la division Énergie et action pour le climat, ainsi que par la division Eau, environnement et Économie Bleue.
- Apprenez-en davantage sur le climat dans notre région grâce au premier rapport scientifique d’évaluation sur les effets du changement climatique en Méditerranée.