Le réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC), et l’Union pour la Méditerranée (UpM) ont présenté en novembre 2024, depuis la COP29 à Bakou, les dernières conclusions scientifiques sur les impacts du changement climatique et de la dégradation de l’environnement dans les zones côtières de la région, ainsi que sur le nexus Eau-Énergie-Alimentation-
S’appuyant sur le Rapport d’évaluation méditerranéen (MAR1), le premier rapport scientifique couvrant l’impact du changement climatique et la dégradation de l’environnement en Méditerranée, les nouvelles études du réseau MedECC tirent une fois de plus la sonnette d’alarme, en attirant l’attention sur les risques actuels et projetés tout en proposant des actions pour en minimiser les conséquences.
Si les tendances actuelles se poursuivent, jusqu’à 20 millions de personnes pourraient être déplacées de façon permanente en raison de l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Les vagues de chaleur marine, dont la fréquence et la durée ont respectivement augmenté de 40 % et 15 % au cours des deux dernières décennies, associées à la dégradation environnementale dans une des régions les plus polluées par les plastiques au monde, engendrent une variété d’effets écologiques et socio-économiques préoccupants. La région fait également face à des pics de demande en eau importants durant l’été, une tendance qui devrait s’intensifier dans les années à venir en raison du changement climatique, de nos pratiques agricoles, ainsi que de l’augmentation de la population et du tourisme dans les zones côtières.
Un éventail d’instruments juridiques, politiques et économiques est disponible pour promouvoir une économie bleue durable et découpler la consommation d’énergie de la croissance économique. Étant donné que les effets du changement climatique amplifient les problèmes socio-économiques et environnementaux existants, les voies d’action les plus réussies impliqueront des solutions technologiques, sociétales et basées sur les écosystèmes, en prenant en compte les quatre éléments interconnectés du nexus WEFE.
La région méditerranéenne se réchauffe 20 % plus rapidement que le reste du monde. Si les politiques actuelles sont maintenues, les températures devraient augmenter de 2,2 ºC d’ici 2040. Voici les conclusions alarmantes tirées du tout premier Rapport scientifique sur les changements climatiques et environnementaux en Méditerranée.
L’accélération récente du changement climatique, causée par les changements dans l’utilisation des sols, l’augmentation de la pollution et le déclin de la biodiversité, a aggravé les problèmes environnementaux déjà existants dans le bassin méditerranéen. Dans la plupart des secteurs sensibles, tels que l’eau, les écosystèmes, l’alimentation, la santé et la sécurité, les actuels indiquent systématiquement des risques importants et croissants pour les prochaines décennies.
Les politiques de développement durable des pays méditerranéens doivent impérativement agir pour diminuer ces risques et mettre en place des stratégies d’adaptations. Mais les décideurs politiques ont manqué d’informations adéquates, notamment dans les sociétés les plus vulnérables du sud méditérannéen, où les dispositifs d’observation et modèles d’incidence systématiques sont moins nombreux.
En conséquence, le réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC) a été créé en 2015. Il s’agit d’un réseau régional d’experts scientifiques ouvert et indépendant, soutenu par l’UpM et le programme des Nations unies pour l’environnement. Les 190 scientifiques, provenant de 25 pays différents et collaborant à titre individuel et sans compensation financière, ont établi de nombreux rapports dans le but d’améliorer l’efficacité des réponses politiques face au changement
Après avoir publié des conclusions préliminaires en 2019, la deuxième étape de l’étude a été la publication du Rapport d’évaluation des changements climatiques et environnementaux dans le bassin méditerranéen et de sa synthèse en direction des décideurs politiques. Les principales conclusions du rapport seront présentées lors de la deuxième Conférence Ministérielle sur l’Environnement et l’Action climatique le 4 octobre prochain au Caire
Parmi ces conclusions, le rapport a montré que le bassin méditerannéen se réchauffe 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale et que la région est l’une des principales zones à risques du changement climatique : 250 millions de personnes devraient être considérées comme pauvres en eau d’ici 20 ans. Si les stratégies politiques sont maintenues dans leur état actuel, les températures devraient augmenter de 2,2 °C (par rapport au niveau préindustriel) d’ici à 2040.
En mars 2022, nous avons publié une série de 5 infographies pour présenter et mettre en lumière les risques spécifiques associés aux changements climatiques et environnementaux dans le bassin méditerranéen. Ces dernières sont basées sur les données du MAR1, publié en novembre 2020.
Cadre décisionnel
L’UpM suit le mandat de leurs 42 États membres, en organisant régulièrement des réunions ministérielles, afin d’aborder les priorités stratégiques dans la région. En 2014, les Ministres de l’UpM en charge des questions climatiques et environnementales se sont réunis à Athènes, dans le cadre de la première Conférence Ministérielle sur l’Environnement et le Changement climatique.
Cette réunion a abouti à la création, en 2015, du réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC), en tant que réseau international et indépendant d’experts scientifiques, agissant comme un dispositif pour les décideurs et le grand public sur la base des informations scientifiques disponibles et des recherches en cours. La création de ce réseau est soutenue par des institutions régionales importantes, comme le programme des Nations unies pour l’environnement et MAP, via le Programme régional pour l’adaptation au changement climatique en Méditerranée, ou comme l’Union pour la Méditerranée, via son groupe d’experts sur le changement climatique (UfM CCEG). Le MedECC rassemble plus de 600 scientifiques, venant de 35 pays différents et son secrétariat est hébergé par le Plan Bleu à Marseille.
En décembre 2019, les résultats préliminaires de l’évaluation de MedECC sur les risques associés aux changements climatiques et environnementaux en Méditerranée ont été publiés. Dressant le bilan des conclusions, les Ministres des affaires étrangères de l’UpM ont reconnu l’urgence de faire face à l’impact du changement climatique dans la région méditerranéenne et de s’orienter vers des modes de consommation et de production durables, pour une économie verte et à faibles émissions.
“Aucune nation ou communauté de notre région ne dispose de ressources nécessaires pour faire face au rythme du changement climatique par ses propres moyens. Indubitablement, en accord avec nos Objectifs de développement durable, nos efforts communs au cours de la prochaine décennie doivent se concentrer sur la résolution de ce problème urgent qui va bien au-delà du changement climatique et exige que l’on repense notre approche vis-à-vis des ressources limitées de la région”, a affirmé le Secrétaire Général de l’UpM Nasser Kamel, lors du Forum régional de l’UpM du 10 octobre 2019, au cours duquel les principales conclusions du rapport ont été présentées.
Les Ministres des 42 pays membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) se sont réunis au Caire le 4 octobre 2021, à l’occasion de la 2nde Conférence Ministérielle de l’UpM sur l’Environnement et l’Action climatique, pour réaffirmer l’urgence et examiner les moyens d’agir pour une Méditerranée propre, compétitive, résiliente et inclusive, pour la santé et le bien-être de tous les citoyens de la région.
Le résumé du rapport d’évaluation, à l’intention des décideurs, a été reconnu par les 42 ministres de l’UpM, comme « une contribution importante de la communauté scientifique aux futures actions climatiques et environnementales dans la région méditerranéenne », dans la déclaration de la 2ème Conférence ministérielle de l’UpM sur l’environnement et l’action climatique (4 octobre 2021, Le Caire, Egypte) . Le résumé a également été approuvé par les parties contractantes lors de la 22ème réunion des parties contractantes à la Convention de Barcelone COP22 (décembre 2021, Antalya, Turquie).
Avec le soutien de l’UpM, le MedECC a reçu le 9 décembre 2021 à Lisbonne (Portugal) le Prix Nord-Sud 2020 du Conseil de l’Europe pour « ses efforts pour faire face à la problématique du changement climatique et de la conservation de la biodiversité en Méditerranée, en rédigeant la toute première évaluation scientifique sur les impacts des changements climatiques et environnementaux dans le bassin méditerranéen ».
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