L’impact du COVID-19 sur les ports et le transport maritime dans la région méditerranéenne
- Environ 80 % du commerce mondial est par voie maritime et les flux commerciaux maritimes intra-méditerranéens représentent près de 25 % du volume mondial.
- L’industrie maritime joue un rôle essentiel dans la lutte contre le COVID-19, en facilitant notamment le transport de marchandises et de produits vitaux. Malgré les temps difficiles actuels, une grande majorité de ports ont réussi à rester ouverts aux opérations de fret. Toutefois, la plupart d’entre eux restent fermés au trafic de passagers.
- La reprise à moyen et long terme devra renforcer la durabilité et la résilience du secteur du transport maritime dans son ensemble, afin de préserver autant que possible les emplois, le commerce international et l’économie mondiale.
- Un webinaire co-organisé par l’UpM et l’Association MEDports a rassemblé plus de 200 participants, pour faire le point sur les informations et les orientations de la communauté internationale du commerce et du transport maritimes, en vue d’atténuer les effets de la pandémie sur le secteur.
Le 3 juin 2020. Compte tenu des perturbations générées par la pandémie COVID-19 sur les réseaux maritimes, l’UpM et l’Association MEDports ont organisé un webinaire avec des partenaires clés (liste ci-dessous), au sujet de la durabilité et la résilience des ports et du transport maritime dans la région méditerranéenne pendant et après la pandémie.
La mer Méditerranée a été et est encore aujourd’hui une route maritime et commerciale essentielle. Elle abrite 87 ports de tailles et de types divers, qui desservent les marchés locaux, régionaux et internationaux. Le COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité des réseaux maritimes, l’efficacité des ports et la connectivité de l’arrière-pays en Méditerranée face à la crise. En tant maillon clé des chaînes d’approvisionnement internationales, le secteur maritime doit renforcer sa durabilité et sa résilience, face aux catastrophes écologiques et aux pandémies telles que le COVID-19, ainsi qu’améliorer son efficacité et ses opérations, afin de rester viable et compétitif sur le marché mondial.
Le Secrétaire Général de l’UpM, Nasser Kamel, a souligné : “L’industrie maritime joue un rôle essentiel dans la réponse d’urgence à la pandémie, en facilitant le transport de marchandises et de produits vitaux, soutenant ainsi l’emploi, le commerce international et l’économie mondiale. Aujourd’hui, l’UpM encourage les partenaires régionaux à partager les bonnes pratiques dans la phase de reprise afin que nous parvenions à maintenir les chaînes d’approvisionnement ouvertes à tout moment, assurant ainsi un flux continu de commerce maritime, tout en préservant la santé, la sécurité et le bien-être de la communauté du transport maritime”.
Hervé Martel, Président de l’Association MEDports et PDG du Port de Marseille, a déclaré : “Nous devons anticiper et surveiller les conséquences de cette crise et contribuer à construire l’avenir par la mise en œuvre de solutions innovantes nouvelles et plus intégrées dans le bassin méditerranéen, afin de faire progresser la transition écologique, le renouvellement des chaînes logistiques régionales – notamment par le développement des services d’Autoroutes de la Mer -, la transition industrielle y compris la délocalisation et la re-régionalisation de certains systèmes productifs et enfin l’amélioration des compétences et des qualifications pour faire face à tous ces changements”.
Il a été conclu que les ports doivent rester pleinement opérationnels avec tous les services réguliers en place, en garantissant la fonctionnalité complète des chaînes d’approvisionnement et le respect de la protection de la santé publique. Les gouvernements ont été invités à soutenir cette transition. Les participants ont réaffirmé que le système de transport maritime ne sera durable lorsque qu’il assurera un transport sûr, efficace et fiable des marchandises, tout en minimisant la pollution, en maximisant l’efficacité énergétique et en assurant la conservation des ressources. La résilience signifie que les ports et les organisations qui dépendent des ports, peuvent s’adapter à des conditions changeantes et, lorsque des perturbations se produisent, ils peuvent se rétablir rapidement et reprendre leurs activités plus efficacement qu’auparavant. Le COVID-19 pourrait représenter pour le secteur maritime, une opportunité de changer la façon dont il fonctionne afin notamment de contribuer activement à une résilience systémique plus large.
Les participants ont déclaré :
– Patrick Verhoeven, Directeur Général de l’IAPH, a souligné que la crise a douloureusement démontré que de nombreux ports sont encore en retard en termes de commerce en ligne et d’échange de données. L’accélération de la digitalisation doit donc être une priorité absolue dans l’ère post-COVID-19.
– Olaf MERK, Directeur du projet ITF/OCDE pour les ports et la navigation, a déclaré que les gouvernements devraient utiliser cette crise pour stimuler une navigation plus résistante et plus durable.
– Paul Tourret, Directeur de l’ISEMAR, a affirmé que nous devrions d’abord comprendre les effets du confinement, avant d’élaborer un plan de relance du secteur au cours du mois prochain.
– Julian Abril Garcia, Responsable de la facilitation à l’OMI, a attiré l’attention des gouvernements en déclarant qu’“à partir de la mi-juin, environ 150 000 marins par mois auront besoin de vols internationaux pour assurer le changement d’équipage”.
– Mark Assaf, Chef du développement des Ressources Humaines à la division Technologie et Logistique de la CNUCED, a prédit que les futures chaînes d’approvisionnement seront plus courtes, plus diversifiées et plus régionales ; les délocalisations seront soutenues par une automatisation avancée, ce qui réduirait les coûts de main-d’œuvre tout en stimulant l’usage d’Internet.
– Nelly Asteriou et Szymon Oscislowski ont informé que la CE a introduit diverses mesures de secours à court terme pour maintenir les flux de fret, préserver les chaînes d’approvisionnement, protéger les équipages et alléger les pressions financières actuelles sur les opérateurs économiques, ainsi que des mesures de relance à moyen et long terme pour faire face à la reprise économique et assurer le développement durable de l’industrie maritime de l’UE dans les années à venir.
Toutes les interventions sont disponibles dans la vidéo du webinaire
Cette réunion virtuelle a compté sur la participation de l’Association Internationale des Ports (IAPH), du Forum International des Transports à l’OCDE (ITF), de l’Institut Supérieur d’Économie Maritime (ISEMAR), de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et de la Commission européenne (CE), ainsi que des autorités portuaires de la région méditerranéenne et d’autres régions du monde.
Nous sommes heureux de vous faire part du succès de l’événement, avec plus de 290 participants inscrits de 56 pays à travers le monde, dont 28 États membres de l’UpM, 200 participants supplémentaires via la plateforme de vidéoconférence et 1200 vues sur le streaming en direct de Facebook.