Une action coordonnée pour améliorer la sécurité routière dans la région méditerranéenne
Barcelone, le 17 mai 2016. La situation actuelle en matière de sécurité routière dans la région méditerranéenne constitue un défi à l’impact sanitaire, social et économique immense. De fait, dans les 15 pays du sud de la Méditerranée, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, tous membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM), le nombre de victimes d’accidents de la route est très élevé. On estime que le coût de ces accidents représente entre 3 et 5 % du PIB.
Cette problématique est également source de grande préoccupation pour les États membres de l’Union européenne, d’où la nécessité d’y répondre et de se concentrer sur un programme commun qui soit véritablement partagé entre tous les pays euro-méditerranéens.
Comme le décrit Habib Turki, coordinateur de projet pour l’Afrique et le Moyen-Orient de l’Union Internationale des Transports Routiers (IRU), « la circulation routière est un élément clé de l’intégration et de la croissance économique. Une bonne infrastructure et une bonne sécurité routière ont donc un impact direct sur le développement, même si l’on ne peut oublier que l’immense majorité des accidents de la route peut être attribuée au facteur humain, et que la sensibilisation, l’éducation et la formation sont pour cela d’une importance vitale ».
L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé la période 2011-2020 Décennie d’action pour la sécurité routière. L’agenda des Nations Unies pour le développement durable à l’horizon 2030 comprend deux objectifs en matière de sécurité routière : réduire de moitié le nombre de victimes tuées ou blessées d’ici à 2020 et fournir un accès à des systèmes de transport sûrs et durables pour tous d’ici à 2030. L’Assemblée générale a adopté en avril 2016 la résolution d’ « Améliorer la sécurité routière mondiale », y incluant la possibilité d’établir un fonds d’affectation spéciale pour la sécurité routière afin de soutenir ces initiatives.
À la lumière de ces faits et compte tenu de l’élan politique international renouvelé, les participants ont convenu de l’urgence de prendre des mesures par le biais d’efforts régionaux concertés de la part de tous les acteurs concernés. Pour reprendre les propos d’Olga Sehnalova, membre du Parlement européen : « Ma présence ici est la preuve du soutien politique envers cette initiative. Je considère comme extrêmement positives les mesures urgentes de prévention en matière de sécurité routière dans la région euro-méditerranéenne ».
C’est avec ces objectifs à l’esprit que la première réunion d’experts informelle portant sur la sécurité routière dans la région méditerranéenne s’est tenue aujourd’hui au siège de l’UpM à Barcelone. Elle a ainsi constitué un forum d’échange d’expériences et de bonnes pratiques, d’analyse des efforts et des mesures actuels, ainsi que de recherche de moyens permettant d’améliorer de manière efficace la sécurité routière dans la région méditerranéenne.
La principale conclusion opérationnelle a été, comme les expériences européennes et latino-américaines l’ont montré, que les actions concertées à l’échelle régionale se sont révélées très efficaces pour prévenir et considérablement réduire les accidents de la route.
Maria Seguí, Directrice générale de la Circulation d’Espagne et vice-présidente de l’Observatoire ibéro-américain pour la sécurité routière (OISEVI), a évoqué l’impact positif de cet observatoire régional, créé en 2008, dans le but d’échanger des données fiables et des bonnes pratiques, ainsi que de coordonner des initiatives régionales : « Je suis ravie de présenter l’expérience réussie de l’Observatoire ibéro-américain pour la sécurité routière et suis persuadée qu’elle pourra servir de source d’inspiration à d’autres initiatives similaires dans la région euro-méditerranéenne. »
Les participants ont exprimé leur soutien quant à une approche régionale pour la prévention en matière de sécurité routière en Méditerranée et ont convenu d’étudier la possibilité d’établir un Observatoire régional pour la sécurité routière dans la région méditerranéenne s’appuyant sur d’autres expériences régionales réussies.
La réunion était présidée par Fathallah Sijilmassi, Secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, et Jean Todt, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière. Les projets labellisés par l’UpM dans les domaines des transports et des infrastructures comprennent une composante sur la sécurité routière, à l’image de l’autoroute Transmaghrébine.