
TransLogMED : Explorer de nouveaux horizons et relier les continents
Marta Miquel est Directrice des affaires générales (Chief Business Officer) à l’École européenne de transport intermodal (Escola Europea – Intermodal Transport), basée à Barcelone, qui est à l’origine du projet TransLogMED, labellisé par l’Union pour la Méditerranée (UpM). Évoluant dans l’une des régions les moins intégrées du monde, le projet TransLogMED constitue une passerelle entre les continents pour parvenir à des solutions de transport plus efficaces et plus respectueuses de l’environnement.
La région euro-méditerranéenne s’enorgueillit d’un vaste réseau portuaire, composé notamment de centres névralgiques tels que Barcelone, Gênes, Radès La Goulette et bien d’autres encore, tout en assurant un volume d’échanges considérable. Environ 30 % du commerce maritime mondial transite par le canal de Suez, qui relie la Méditerranée à la mer Rouge.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette région est néanmoins l’une des moins intégrées au monde, tandis que les modalités de transport inefficaces entre les pays entraînent des émissions de gaz à effet de serre indésirables dans le contexte des préoccupations environnementales croissantes. Une réponse à ces préoccupations réside dans les solutions de transport intermodal, qui utilisent différents types de transport (y compris le transport maritime, routier, ferroviaire et la navigation intérieure) de manière coordonnée pour déplacer efficacement les marchandises d’un point à un autre, en particulier lorsque celles-ci doivent être transportées sur de longues distances. C’est précisément l’objectif du projet TransLogMED.
Dans le cadre de ce projet, Marta a joué un rôle central en supervisant son exécution opérationnelle. Ses responsabilités portaient sur l’élaboration du programme, la préparation des différentes activités et la coordination des conférences, des initiatives de formation et de la communication visant à améliorer la visibilité du projet. Les fondements académiques de Marta reposent essentiellement sur la communication, la maîtrise des langues et le commerce international. Mais sa trajectoire professionnelle a pris un tournant inattendu lorsqu’elle s’est plongée dans le monde complexe de la logistique portuaire. Elle a perfectionné son expertise en suivant un Master en transport maritime et gestion portuaire, puis son parcours l’a conduite à l’Escola Europea et à la Communauté portuaire de Barcelone, où elle a entrepris une formation holistique, en mettant l’accent sur le développement du capital humain.
Le quotidien de Marta dans le cadre de ce projet fut des plus dynamiques. Elle a supervisé efficacement la faculté et le corps enseignant, révisé méticuleusement le matériel de formation et organisé des visites techniques d’entreprises et d’installations portuaires. En outre, elle était responsable de la réservation de services essentiels tels que les lignes maritimes, garantissant ainsi l’exécution sans faille des activités liées au projet.
Travailler pour la première fois avec différents pays méditerranéens n’a pas été sans difficultés. Les différences culturelles entre les régions du nord et du sud de la Méditerranée ont ajouté de la complexité au projet, à commencer par la barrière de la langue.
De plus, l’organisation d’initiatives au sein de pays dans lesquels elle ne s’était jamais rendue présentait des obstacles logistiques. Toutefois, selon les propres termes de Marta, cette situation a fini par être enrichissante sur le plan personnel, car « chaque défi est porteur d’enseignements. Il était intéressant de voir comment une solution pouvait fonctionner pour un pays mais pas pour un autre, en raison de l’environnement unique de chaque pays ». Grâce à cette expérience, elle et ses collaborateurs ont été amenés à sortir des sentiers battus pour trouver des solutions innovantes à de nouveaux défis auxquels ils n’avaient pas été confrontés auparavant.
Dans le contexte de la pandémie du COVID-19, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, le transport intermodal en Méditerranée a joué un rôle essentiel dans la construction de chaînes de transport résilientes. Ce mode de transport a permis de s’adapter à l’évolution des volumes de marchandises et de minimiser les contacts humains lors des transferts de marchandises, répondant ainsi aux préoccupations en matière de santé et de sécurité. En outre, le transport intermodal a contribué de manière substantielle à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, améliorant ainsi l’efficacité et la durabilité des réseaux de transport.
Au cours de ces cinq années, TransLogMED a poursuivi deux objectifs principaux : d’une part, renforcer les compétences des professionnels du secteur, en mettant l’accent sur la formation des femmes dans les pays du sud de la Méditerranée, et d’autre part, promouvoir l’efficacité et la durabilité du transport intermodal en Méditerranée. Ces formations pratiques se sont généralement déroulées sur des navires voyageant entre des destinations du nord et du sud de la Méditerranée. Cette approche unique a permis aux participants d’acquérir une compréhension approfondie des opérations logistiques, leur permettant d’identifier les goulets d’étranglement et de proposer des solutions innovantes, contribuant ainsi de manière significative à l’amélioration des performances professionnelles dans les secteurs du transport et de la logistique à travers la région.
La question de l’égalité des sexes et de l’inclusion était d’une importance capitale pour le projet. Toutes les formations prévoyaient une participation minimale de 50 % de femmes, encourageant activement leur implication dans le secteur du transport et de la logistique. Bien que ce secteur soit historiquement dominé par les hommes, l’adoption de la numérisation et des nouvelles technologies a ouvert la voie à une plus grande participation des femmes. Marta reconnaît elle-même que les postes de direction dans ce secteur sont encore largement occupés par des hommes, et le fait d’être une jeune femme s’est parfois avérée difficile, en particulier dans les premiers temps.
« Cependant, au fil des années et à mesure que nous travaillions dans davantage de pays, j’ai réalisé qu’il y avait de plus en plus de femmes parmi nos interlocuteurs. Il y avait probablement une majorité d’hommes lorsque j’ai commencé, mais avec le temps, on s’aperçoit qu’en fin de compte, les personnes qui travaillent au jour le jour et qui accomplissent la plupart des tâches sont désormais des femmes. Et j’en suis très heureuse ».
À terme, Marta prévoit un impact significatif sur le transport maritime et l’industrie portuaire. L’accent n’est plus mis sur des infrastructures concrètes, mais sur le capital humain et le développement de compétences essentielles. Les collaborations nouées au cours du projet devraient se poursuivre, et d’autres projets alimentés par des investissements publics et privés se profilent à l’horizon.
Le parcours de Marta Miquel témoigne des vertus de l’éducation, de la collaboration et du dévouement. Son rôle dans le projet TransLogMED, aux côtés de son équipe passionnée, a non seulement amélioré les performances professionnelles dans les secteurs du transport et de la logistique, mais a également ouvert la voie à un avenir plus inclusif et durable dans la région Méditerranéenne.
En savoir plus sur les actions de l’UpM en matière de transport durable et de développement urbain
- En savoir plus sur le projet TransLogMED
- Quelles sont les actions de l’UpM en matière de transport et de développement urbain durables ? Consultez-les ici.
- Consultez le Plan d’Action Régional de Transport pour la Région Méditerranéenne de l’UpM.