Analyser les impacts du COVID-19 sur l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement
L’Union pour la Méditerranée (UpM) et l’Institut Méditerranéen de l’Eau (IME) ont rencontré des experts lors de la 3ème réunion de concertation pour discuter plus en détail de l’impact de la pandémie du COVID-19 sur l’eau potable et l’assainissement.
Le 19 mai 2020. L’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et les conditions d’hygiène sont essentiels pour protéger la santé humaine lors de toutes les épidémies de maladies infectieuses, y compris celle du coronavirus (COVID-19). Ces précautions sont en particulier nécessaires dans certaines zones de la région euro-méditerranéenne, déjà sous pression en raison de la pénurie d’eau causée par la crise climatique. En collaboration avec l’Institut Méditerranéen de l’Eeau (IME), l’UpM a organisé la troisième session de travail virtuelle sur les effets du COVID-19 sur l’eau et l’assainissement.
Le Secrétaire Général adjoint de l’UpM, Isidro González, a souligné : « les travailleurs du secteur de l’eau et des eaux usées, ainsi que les producteurs et les fournisseurs doivent être considérés comme des travailleurs essentiels : les infrastructures et les opérateurs doivent être protégés ». Il a invité les participants à partager leur expertise et à élaborer un plan d’action d’urgence pour lutter contre le virus sans oublier le lien entre eau et santé publique. Il a également invité les participants à contribuer à la consultation du groupe d’experts sur l’eau de l’UpM, qui se tiendra en ligne les 9 et 10 juin, et qui sera axée sur la mise en oeuvre de la politique de l’eau de l’UpM et ses actions pour 2030.
Alain Meyssonnier, Président de l’IME, a rappelé que « le budget alloué au secteur de l’eau a diminué » et que cette crise est une « crise économique et sanitaire engageant aussi une crise politique et sociale ».
Les participants français, marocains, espagnols, tunisiens et turcs ont convenu de l’aspect essentiel d’investir non seulement dans les infrastructures, mais aussi dans le bien-être des citoyens, ainsi que dans l’amélioration des ressources avec un approvisionnement en eau, une qualité et un assainissement garantis. L’expert Enrique Cifres, a souligné la nécessité de prendre en compte le point de vue environnemental, car nous sommes également confrontés aux impacts du changement climatique, en particulier dans les pays les moins développés. Dans la région euro-méditerranéenne, plus de 250 millions de personnes devraient être « pauvres en eau » au cours des 20 prochaines années, et ce chiffre pourrait être exacerbé par la pandémie du COVID-19.
Par ailleurs, les experts tunisiens Latifa Dhaouadi et Raoudha Gafrej ont souligné que « la consommation d’eau a augmenté de 15 % en Tunisie pendant la pandémie ». La deuxième table ronde a invité les participants à échanger sur les étapes que doit suivre l’IME : travailler avec les autorités locales, coordonner la gestion de la crise et offrir un service de soutien aux décideurs avec une approche pluridisciplinaire et durable sont autant d’idées évoquées.
Le Directeur Général de l’UpM pour l’eau, Almotaz Abadi, a souligné « qu’il n’y a pas de santé sans eau » et qu’il est donc essentiel d’investir dans le secteur WASH (eau, assainissement et hygiène). Il a également rappelé que l’objectif de l’UpM de mettre en oeuvre le sixième objectif de développement durable (Assurer la disponibilité et la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour tous) dans la région méditerranéenne reste le même. La nécessité d’aligner le programme de l’UpM pour l’eau sur le « Green Deal » de l’UE s’ajoute à cet objectif en s’assurant que la réponse de la région à la pandémie du COVID-19 est innovante, créative, bleue et verte. Dans l’ensemble, l’UpM cherche à fournir à l’UE et à la région des réflexions pour alimenter le débat sur une sauvegarde verte de l’eau dans la région méditerranéenne après la pandémie.
Pour plus d’informations
Les pays méditerranéens partagent des plans d’urgence et de sauvegarde de l’eau pour faire face aux conséquences du COVID-19
Réponse de l’UpM face au COVID-19
La déclaration ministérielle de l’UpM sur l’eau (2017)