MedECC et l’UpM : Les efforts d’atténuation et d’adaptation des pays méditerranéens face au changement climatique restent insuffisants pour garantir des futurs vivables
- Le réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC), et l’Union pour la Méditerranée (UpM) ont présenté aujourd’hui, depuis la COP29 à Bakou, les dernières conclusions scientifiques sur les impacts du changement climatique et de la dégradation de l’environnement dans les zones côtières de la région, ainsi que sur le nexus Eau-Énergie-Alimentation-Écosystèmes (WEFE).
- Un tiers de la population méditerranéenne vit à proximité immédiate de la mer, une région parmi les plus exposées au monde aux inondations composées, et de plus en plus vulnérable aux risques liés au changement climatique et à la dégradation de l’environnement.
- Les impacts de ce phénomène s’aggraveront dans les années à venir si des mesures urgentes ne sont pas prises dès maintenant. Atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies nécessitera des politiques transfrontalières promouvant des solutions innovantes, y compris les énergies renouvelables, et des changements comportementaux moins énergivores, tels que le retour généralisé à la diète méditerranéenne.
18 novembre 2024, COP29. Les impacts du changement climatique d’origine humaine dans la région méditerranée, un point chaud du réchauffement climatique, deviennent de plus en plus visibles. Moins de trois semaines après les inondations dévastatrices ayant frappé la région de Valence en Espagne, MedECC et l’UpM ont présenté les dernières conclusions scientifiques du réseau sur les implications dangereuses du changement climatique et de la dégradation de l’environnement pour les zones côtières méditerranéennes et le nexus WEFE.
Les scientifiques Piero Lionello, de l’Université de Salento, et Mohamed Abdel Monem, consultant indépendant sur le changement climatique et le développement rural, ont souligné l’urgence de mesures d’adaptation et d’atténuation plus efficaces dans la région, aux côtés de Grammenos Mastrojeni, secrétaire général adjoint pour l’Action énergétique et climatique de l’UpM.
« La mer Méditerranée est une source de grande fierté pour les 22 pays qui bordent ses côtes, un élément inextricable de leur identité et de leur patrimoine », a déclaré Grammenos Mastrojeni.
« Mais il est temps d’accepter que la Méditerranée telle que nous la connaissons pourrait ne plus exister si nos efforts pour contrer le changement climatique continuent d’être insuffisants. Compte tenu de son importance cruciale, soutenir la transition verte a toujours été une des grandes priorités de l’Union pour la Méditerranée. »
S’appuyant sur le Rapport d’évaluation méditerranéen (MAR1), le premier rapport scientifique couvrant l’impact du changement climatique et la dégradation de l’environnement en Méditerranée, les nouvelles études du réseau MedECC tirent une fois de plus la sonnette d’alarme, en attirant l’attention sur les risques actuels et projetés tout en proposant des actions pour en minimiser les conséquences.
Si les tendances actuelles se poursuivent, jusqu’à 20 millions de personnes pourraient être déplacées de façon permanente en raison de l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Les vagues de chaleur marine, dont la fréquence et la durée ont respectivement augmenté de 40 % et 15 % au cours des deux dernières décennies, associées à la dégradation environnementale dans une des régions les plus polluées par les plastiques au monde, engendrent une variété d’effets écologiques et socio-économiques préoccupants. La région fait également face à des pics de demande en eau importants durant l’été, une tendance qui devrait s’intensifier dans les années à venir en raison du changement climatique, de nos pratiques agricoles, ainsi que de l’augmentation de la population et du tourisme dans les zones côtières.
Un éventail d’instruments juridiques, politiques et économiques est disponible pour promouvoir une économie bleue durable et découpler la consommation d’énergie de la croissance économique. Étant donné que les effets du changement climatique amplifient les problèmes socio-économiques et environnementaux existants, les voies d’action les plus réussies impliqueront des solutions technologiques, sociétales et basées sur les écosystèmes, en prenant en compte les quatre éléments interconnectés du nexus WEFE.
Consultez le résumé de presse des principales conclusions ici.