
L’intégration économique dans la région euro-méditerranéenne accuse un retard en dépit du potentiel de croissance et de développement durables, selon un rapport de l’UpM
- Le 2ème rapport d’étape de l’UpM sur l’intégration régionale, publié en collaboration avec l’OCDE et soutenu par la Coopération allemande au développement, a été présenté aujourd’hui à Barcelone. Le rapport axé sur les données fournit des informations sur l’état de l’interconnexion économique euro-méditerranéenne ainsi que des recommandations politiques concrètes.
- Bien que les flux commerciaux entre les États membres de l’UpM représentaient 30 % de l’ensemble des exportations mondiales en 2022, le marché euro-méditerranéen reste très fragmenté. Alors que l’investissement direct étranger est resté globalement stable, dans de nombreux pays, il est dépassé par les envois de fonds des travailleurs émigrés. La région accueille aujourd’hui près de 80 % de migrants intra-UpM supplémentaires par rapport à 1990, la majorité d’entre eux étant originaires de pays de l’UE.
- L’intégration régionale reste en deçà de son potentiel en raison de difficultés persistantes dans la circulation des biens, des services, des capitaux, des personnes et des technologies. La transition verte offre toutefois de nouvelles opportunités, tout comme l’amélioration de la connectivité des infrastructures et l’évolution des modèles de mobilité des personnes.
Barcelone, 12 septembre 2025. Le 2ème rapport de l’UpM sur l’état de l’intégration économique dans la région euro-méditerranéenne, élaboré en partenariat avec l’OCDE avec le soutien de la Coopération allemande au développement (GIZ), a été présenté aujourd’hui au à Barcelone. Coïncidant avec le 30e anniversaire du processus de Barcelone, ce rapport s’appuie sur l’édition précédente et fournit les principales conclusions et des recommandations politiques portant sur cinq domaines : le commerce, la finance, l’infrastructure, la circulation des personnes, et l’enseignement supérieur et la recherche. La cérémonie de lancement du rapport a également réuni des représentants de différents processus d’intégration régionale et des parties prenantes pour présenter les bonnes pratiques pouvant être adaptées et reproduites dans la région euro-méditerranéenne.
Le rapport met en lumière le contexte géopolitique complexe dans lequel se déroulent les processus d’intégration économique euro-méditerranéens, soulignant les graves répercussions des conflits en cours en Ukraine et au Moyen-Orient, qui perturbent les chaînes d’approvisionnement, la sécurité énergétique et les prix, ainsi que les efforts visant à favoriser l’attractivité des investissements et la croissance et la résilience socio-économiques. Dans le même temps, le rapport dresse un bilan sur la tendance positive à l’intensification des liens entre les États membres de l’UpM et la région du Golfe, qui constitue désormais une source importante d’investissements directs étrangers, en particulier dans les pays de la région MENA, ainsi que d’initiatives panafricaines.
La connectivité des infrastructures est décrite comme essentielle pour stimuler non seulement le commerce et l’investissement régionaux, mais également la collaboration en matière de recherche et d’innovation, et la diversification économique dans les pays qui en ont le plus besoin. Le renforcement des réseaux de transport par l’intégration des liaisons routières, ferroviaires et maritimes peut optimiser les itinéraires et promouvoir la durabilité dans une région responsable de 13,4 % des émissions mondiales liées au transport, soit une augmentation de 40 % depuis 1990. De même, les échanges d’énergie renouvelable transméditerranéens, qui offrent un potentiel important compte tenu de la capacité de la région MENA à soutenir les objectifs climatiques ambitieux de l’UE, reposeront sur l’expansion des infrastructures et de leur intégration dans les réseaux d’énergie locaux et régionaux.
La migration intra-UpM ayant augmenté de 6 % entre 2021 et 2024, le rapport note également la reconnaissance croissante de la nécessité d’une meilleure gestion des schémas de migration. Les programmes de partenariat en matière de compétences et de talents, par exemple, sont prometteurs à cet égard, car ils combinent les besoins des pays d’accueil et d’origine, empêchant la fuite des cerveaux tout en atténuant les besoins du marché du travail. La région accueille désormais plus de 34 millions de migrants intra-UpM, dont la majeure partie provient de l’UE, bien que ceux des pays de la région MENA et des Balkans occidentaux soient en hausse.
« L’intégration régionale est depuis longtemps au cœur de la mission de l’UpM, et ce rapport reconnaît à la fois les progrès réalisés et les défis qui restent à relever », a déclaré le secrétaire général de l’UpM, Nasser Kamel. « Les crises mondiales et régionales continuent de remodeler nos économies, nous ouvrant les yeux sur l’importance d’évoluer vers des modèles économiques plus modernes et plus durables. Nous devons saisir ce moment pour construire des économies inclusives où les jeunes et les femmes peuvent s’épanouir, guidés par un engagement commun en faveur de l’intégration régionale en tant que moteur du développement ».
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