« Chasseurs de Plastique » : Le projet UpM luttera contre les déchets plastiques dans les aires marines protégées en Méditerranée
- La pollution marine constitue une menace grave pour les environnements maritimes et côtiers de la Méditerranée. Environ 80 % de la pollution marine provient des terres ; la majorité étant composée de plastique et de micro-plastiques.
- L’Union pour la Méditerranée (UpM), le Programme Interreg MED de l’UE, l’Université de Sienne et l’Institut Italien pour la protection et la recherche environnementale (ISPRA) ont lancé aujourd’hui à Sienne le projet : « Chasseurs de Plastique AMP : préserver la biodiversité du danger des plastiques dans les aires marines protégées en Méditerranée ».
- Chasseurs de Plastique AMP (« Plastic Busters MPAs ») a reçu un financement de 5 millions d’euros par le Programme Interreg MED de l’UE.
17 avril 2018. La Méditerranée est l’une des mers les plus touchées par la pollution marine dans le monde. L’impact de cette pollution sur le biote marin dans les aires marines protégées, comprenant les espèces menacées, est rarement évoqué. Cependant, il n’y a pas de doute que des mesures de prévention et d’atténuation doivent être mises en place de toute urgence.
Le projet « Chasseurs de Plastique AMP », soutenu par le Programme Interreg MED de l’UE avec 5 millions d’euros, résulte de l’initiative « Plastic Busters » (« Chasseurs de Plastique »), lancée par l’Université de Sienne. En 2016, les 43 États membres de l’Union pour la Méditerranée ont défini ce projet comme une initiative régionale prioritaire pour prévenir, réduire et éliminer la pollution marine en Méditerranée.
L’Université de Sienne, l’ISPRA et un vaste consortium d’organisations nationales et régionales mettront en œuvre le projet. L’objectif général est de maintenir la biodiversité et de préserver les écosystèmes naturels dans les aires marines protégées pélagiques et côtières en appliquant une approche harmonisée contre la pollution marine. Sur une période de 4 ans, le projet abordera l’ensemble du cycle de gestion de la pollution marine, de la surveillance et de l’évaluation à la prévention et à l’atténuation, ainsi que des actions pour renforcer la collaboration entre les aires marines protégées pélagiques et côtières situées en Albanie, Croatie, Grèce, Italie, France et Espagne. Le projet prévoit également le transfert et la capitalisation des acquis et des réalisations du bassin méditerranéen en général.
Le projet s’attaque à la pollution marine et notamment aux déchets plastiques, grâce à une approche coordonnée qui surveille et diagnostique son impact sur la biodiversité dans les aires marines protégées ainsi que de définir, tester et mettre en œuvre des actions de prévention basées sur les résultats de la phase précédente. Certaines actions incluront la pêche aux déchets au travers de campagnes menées en collaboration avec les pêcheurs, la collecte des résidus de matériel de pêche et récréationel abandonnés ainsi que l’établissement de mécanismes de recyclage et de dépôt pour les emballages de boissons, la réduction des sacs plastiques à usage unique etc. Des campagnes de sensibilisation seront également organisées. Le projet permettra également l’élaboration d’un Plan régional de gestion de la pollution marine en Méditerranée,incluant la recommendation d’actions pour l’élaboration de politiques aux niveaux régional, national et local.
Miguel García-Herraiz, secrétaire général adjoint de l’UpM pour l’Eau et l’Environnement, déclare que : « Des études indiquent que d’ici 2050 il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. Nous sommes tous responsables de la préservation de la Méditerranée et d’éviter de la transformer en menace pour nous et pour nos générations futures ». Il ajoute que « tous les pays de l’UpM souhaitent fortement travailler ensemble dans cette zone vitale grâce à une coopération accrue aux niveaux régional et sous-régional. Je suis heureux d’annoncer que le projet Plastic Busters MPAs (« Chasseurs de Plastique AMP) a été entièrement financé cette année et qu’il entre dès à présent dans une phase effective de mise en œuvre ».
Mohamad Afana, Co-président de l’UpM pour l’environnement, ministre de l’Environnement en Jordanie, déclare que, « la pollution marine a été désignée comme une nouvelle priorité dans la Déclaration ministérielle de l’UpM consacrée à l’environnement et au changement climatique, adoptée par les 43 pays en 2014, et reste une des premières priorités sur l’agenda de l’UpM par rapport aux aspects de prévention de la dépollution et de la pollution. Cela s’accompagne de la nécessité pour la région méditerranéenne d’avancer vers une transition pour une économie circulaire ».
Cristina Fossi, Professeur d’Écologie et d’Écotoxicologie à l’Université de Sienne a déclaré : « la concentration de micro-plastiques dans la mer Méditerranée est du même niveau que les gyres océaniques. Il s’agit d’un problème prioritaire car cette zone est la plus impactée dans le monde et c’est une mer fermée. La biodiversité marine peut être menacée par des déchets plastiques ».
La pollution marine constitue une menace grave pour les environnements maritimes et côtiers en Méditerranée. Pour 80 % environ, l’origine provient des activités terrestres, notamment d’une gestion inadéquate des déchets solides urbains. Selon l’Agence européenne pour l’environnement, la quantité moyenne de déchets solides ménagers produits dans l’UE est de 520 kg par personne/an et devrait atteindre 680 kg par personne/an d’ici 2020. Alors que les déchets solides produits dans les pays méditerranéens hors UE correspondent à environ la moitié du niveau par habitant dans l’UE, la production de déchets dans le sud de la Méditerranée a augmenté de 15 % au cours des dix dernières années. Pendant ce temps, des millions d’animaux marins meurent chaque année à cause de la pollution marine, y compris des oiseaux marins, des phoques, des baleines, des dauphins et des tortues. Dans certaines zones, les micro-plastiques sont déjà plus nombreux que les planctons, de l’ordre de six pour un.