Semaine méditerranéenne du Climat 2020 : L’UpM déclare le financement du climat une priorité pour la région du Sud et de l’Est de la Méditerranée
- La semaine méditerranéenne du Climat 2020, organisée par l’UpM, a permis de discuter de l’évolution des flux financiers internationaux publics et privés pour le climat et de la manière d’optimiser leur mobilisation.
- Selon les prévisions actuelles, la demande énergétique par habitant des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée devrait augmenter de 60 % d’ici 2040.
- Ces pays ont attiré chaque année 9 % des engagements du financement public international pour le climat. En considérant que ces pays représentent 4,1 % de la population mondiale, cela démontre que la région attire un flux important d’investissements.
-
13 juillet 2020. La limite déterminée par l’accord de Paris, d’une augmentation maximum de 1,5 degré de la température moyenne, est déjà dépassée dans la région méditerranéenne, selon le tout premier rapport scientifique sur l’impact du changement climatique et environnemental en Méditerranée. Cette interface scientifico-politique est soutenue par l’UpM, conjointement avec le Programme des Nations unies pour l’environnement. Face à la situation sans précédent survenue à la suite de la crise du COVID-19, les États membres de l’UpM, des experts scientifiques, des représentants de la société civile et d’autres acteurs concernés par le climat se sont réunis lors de la Semaine méditerranéenne du Climat de l’UpM 2020 pour discuter des principales questions liées à ce domaine.
Cette réunion a été l’occasion pour l’UpM de présenter son plan d’action pour le climat sur la période 2021-2025. Ses travaux portent principalement sur le renforcement du lien entre la science, la société et les politiques, y compris le rôle de la jeunesse, la participation active des régions aux contributions nationales (CND) déterminées par l’accord de Paris et qui seront soumises cette année et la mobilisation du financement climatique.
Dans l’engagement mondial de lutte contre le changement climatique, le manque actuel de données concernant le financement privé international du climat est un obstacle important. Il limite la capacité des gouvernements à prendre des décisions éclairées dans leurs tentatives d’intensification des projets climatiques. Une session complète consacrée au financement climatique s’est concentrée sur la présentation du rapport préliminaire de l’UpM « Les flux de financement climatique dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée ». Ce rapport démontre notamment que les engagements internationaux en matière de financement climatique ont représenté 695 milliards de dollars en 2018, soit 9 % des flux mondiaux. Les banques multilatérales de développement ont représenté 64 % des flux. Les principaux pays bénéficiaires en 2018 sont le Maroc, la Turquie et l’Égypte, correspondant à 43 milliards de dollars, tandis que l’Algérie et le Monténégro ont reçu respectivement 56 millions et 36 millions de dollars. En matière de secteurs, la production d’énergie renouvelable (parc éolien, panneau solaire, etc.) a représenté 15 % du total des engagements, principalement financés par l’Allemagne et la BERD, tandis que l’eau et l’assainissement ont reçu 971 millions de dollars, financés principalement par l’Allemagne et les institutions de l’UE.
Jihad Alsawair, Directeur de l’unité économie verte au Ministère jordanien de l’environnement, a déclaré : « La science reste la base de l’action climatique et ce rapport scientifique, soutenu par l’UpM, sur l’impact du changement climatique en Méditerranée nous appelle tous à agir rapidement, car notre région se réchauffe en moyenne 20 % plus vite que le reste du globe ».
Elina Bardram, Chef d’unité à la DG CLIMA de la Commission européenne, a déclaré : « La coopération régionale reste un outil essentiel pour trouver les bonnes réponses aux défis climatiques et environnementaux communs, c’est là que l’UpM joue un rôle clé ».
Le Secrétaire Général Adjoint de l’UpM, Grammenos Mastrojeni, a conclu que : « La Méditerranée a sa propre identité climatique et ses propres défis. Aujourd’hui, elle se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale et nous ne pouvons pas manquer une telle occasion historique de construire une stratégie méditerranéenne forte. La stratégie de financement climatique de l’UpM contribue à mettre en lumière les marges de progression des flux financiers internationaux publics et privés pour le climat et la manière d’optimiser leur mobilisation ».
Aujourd’hui, il est crucial de supprimer progressivement les investissements dans la chaîne d’approvisionnement en combustibles fossiles, qui ont largement dépassé le financement de la production d’énergies renouvelables dans la région. Les efforts développés dans le cadre de la Stratégie méditerranéenne de financement du climat de l’UpM ont déjà commencé à être mis en œuvre. Dans ce contexte, le projet Clima-Med, une initiative menée par l’UE et approuvée par l’UpM, soutient la transition de huit pays du Sud de la Méditerranée vers un développement durable, à faible émission de carbone et résistant au climat. Cette stratégie vise également à développer des solutions innovantes comme celles proposées par R20 – Regions of Climate Action et par le Fonds d’équipement des Nations unies. Tous ces acteurs contribueront à combler certaines des lacunes identifiées, notamment à l’échelle locale.