
Vers un nouveau modèle énergétique en Méditerranée
Barcelone, le 10 octobre 2017 . – Avec l’accroissement de la population de la région méditerranéenne de plus de 500 millions de personnes, les demandes énergétiques augmentent. La région méditerranéenne est également l’une des zones à risque en terme de changement climatique, devant affronter des enjeux tels que l’augmentation des températures des mers et la pénurie d’eau. Les pays du Sud de la Méditerranée devront faire face à une augmentation de la demande énergétique de 98 % d’ici à 2040.[1]
Il existe cependant un agenda positif concernant l’énergie et l’action pour le climat dans la région méditerranéenne. D’ici à 2040, il est prévu que les sources d’énergie sans émission de carbone représentent 60 % de la puissance installée.[2] De plus, la production d’énergies renouvelables augmentera à un taux de 365 % au cours des trois prochaines années.[3] Encourager les investissements dans le secteur de l’énergie est par conséquent la voie à suivre pour construire une économie durable et résiliente dans les pays méditerranéens, dont les besoins d’investissements sont estimés à environ 25 milliards d’euros sur les 30 prochaines années.[4]
À l’occasion de la Journée mondiale de l’énergie, l’Union pour la Méditerranée s’engage à améliorer la coopération et le dialogue dans la région. Un bon exemple à cet égard est le premier Forum d’affaires sur le secteur énergétique de l’UpM, organisé au Caire le 18 octobre prochain, au cours duquel plus de 150 hauts fonctionnaires gouvernementaux, représentants de grandes sociétés privées et équipes de startups travaillant dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que des institutions financières internationales et des banques de développement discuteront de nouvelles opportunités commerciales et de coopération afin de renforcer une transition énergétique durable et résiliente au changement climatique.
Trois plateformes énergétiques de dialogue régional ont vu le jour lors de la dernière Réunion ministérielle avec l’accord des 43 ministres de l’Énergie de l’UpM. Leur objectif est de promouvoir et de développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, y compris le marché du gaz, un transport de fournitures fiable, le déploiement progressif de mesures concernant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, ainsi que l’intégration progressive du marché de l’électricité.
À cette fin, l’UpM a labellisé et soutenu trois projets de production d’énergies renouvelables et la transition énergétique, et visant à mobiliser 1 milliard d’euros dans six pays méditerranéens. Le projet Tafila Wind Farm couvrira 3 % de la demande en électricité de la Jordanie. Par le biais du SPREF (Cadre des énergies renouvelables privées – Région SEMed) la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) assurera le financement et mobilisera un investissement pouvant s’élever à 834 millions d’euros afin de prévenir l’émission de 780 000 tonnes de CO2 par an. Enfin, le projet Energy University de Schneider Electric soutenu par l’UpM vient en aide aux professionnels du développement durable et de la transition énergétique en leur offrant plus de 200 modules de formation en ligne et une plateforme pour une mise en réseau mondial.
« Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique offrent aux pays une opportunité exceptionnelle de réduire leur vulnérabilité en termes de sécurité énergétique et de changement climatique et, par conséquent, de promouvoir le développement durable et humain dans nos sociétés, » a déclaré Jorge Borrego, Secrétaire général adjoint de l’UpM chargé de l’Énergie et de l’Action pour le climat. « L’UpM confirme son engagement à renforcer la coopération et le dialogue régionaux afin de progresser vers un nouveau modèle énergétique dans la région méditerranéenne, conformément aux lignes directrices établies par l’Accord de Paris lors de la COP21 et de la COP22. »
En tant que partie impliquée dans l’Agenda 2030 pour le développement durable de l’ONU, et dans le cadre de sa nouvelle feuille de route orientée vers l’action pour une coopération régionale améliorée, l’UpM intensifie son partenariat avec toutes les initiatives et organisations internationales, régionales et sous-régionales afin de développer une stratégie globale sur la coopération en matière d’énergie et d’action pour le climat dans la région méditerranéenne.
Projets labellisés de l’UpM
Le Secrétariat général de l’UpM travaille activement avec l’ensemble de ses partenaires au sein de la région pour stimuler le développement durable grâce à des initiatives et à des projets concrets :
Plateformes énergétiques de dialogue régional de l’UpM. La plateforme de l’UpM portant sur le marché régional de l’électricité, la plateforme de l’UpM portant sur l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique et la plateforme de l’UpM portant sur le gaz reconnaissent l’importance de faire face aux défis énergétiques. Le Secrétariat général de l’UpM remplit son rôle de plateforme pour les membres de l’UpM, les institutions financières, les organisations régionales, les entreprises industrielles et les experts en travaillant à l’amélioration des synergies dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’intégration des marchés de l’électricité et du gaz dans la région méditerranéenne.
Le projet Tafila Wind Farm ouvre de nouveaux horizons aux projets d’énergies renouvelables dans la région méditerranéenne. Le projet jordanien couvrira 3 % de la demande en électricité nationale et créera de nouveaux emplois substantiels pour des travailleurs qualifiés.
Le SPREF (Cadre des énergies renouvelables privées – Région SEMed) vise à surmonter les obstacles entravant le développement des marchés privés des énergies renouvelables au Maroc, en Tunisie, en Égypte et en Jordanie. Développé par la BERD, il fournit des mécanismes de financement efficaces et un soutien technique de coopération ciblé pour la mise en œuvre de projets d’énergies renouvelables dans la région. Le « SPREF » permettra aux pays concernés d’atteindre leurs objectifs en termes d’énergies renouvelables et de réduire leurs émissions de CO2.
Le projet Energy University de Schneider Electric soutenu par l’UpM fournira des programmes d’éducation spécialisée gratuits pour les professionnels de l’énergie par le biais d’une plateforme en ligne. Les objectifs du projet sont le développement des compétences en efficacité énergétique et en énergies renouvelables grâce à des cours en ligne gratuits et à une mise en réseau améliorée entre les experts régionaux en efficacité énergétique et en énergies renouvelables.
À propos de la Journée mondiale de l’énergie 2017
La Journée mondiale de l’énergie est née suite à une proposition du Prof. Harold Oh, président du Forum mondial de l’énergie, et a été proclamée au cours de ce Forum le 22 juillet 2012 à Dubaï, aux Émirats arabes unis. La Journée mondiale de l’énergie a été célébrée pour la première fois le 22 octobre 2012 lors de la journée inaugurale du Forum mondial de l’énergie 2012 (du 22 au 24 octobre) qui a réuni un grand nombre de chefs d’État, de ministres et de délégations de pays provenant de 85 États membres des Nations Unies à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Les délégations ont adopté la Déclaration de Dubaï sur l’accès universel à l’énergie, qui inclut le soutien unanime des participants à la proclamation de la Journée mondiale de l’énergie.
[1]Perspectives énergétiques méditerranéennes 2015, Observatoire Méditerranéen de l’Énergie.
[2]New Energy Outlook 2016, Bloomberg.
[3]Étude BEI-FEMIP sur le financement des investissements dans le domaine des énergies renouvelables dans la région du sud et de l’est de la Méditerranée. BEI, octobre 2010.