Journée Internationale des Droits des Femmes : Monaco, l’UpM et l’ONUDI soutiennent les femmes créatrices d’emplois en Tunisie
- L’initiative des trois partenaires, Monaco, l’UpM et l’ONUDI, vise à faciliter l’accès des micros, petites et moyennes entreprises féminines au financement, aux marchés, à la technologie et aux réseaux d’affaires.
- Hajer Derouiche, fondatrice d’une start-up innovante qui produit des extraits végétaux à base de matières premières naturelles d’origine méditerranéenne témoigne.
8 mars 2021 « Promouvoir l’autonomisation des femmes pour un développement industriel inclusif et durable en Tunisie » est l’objectif de la Déclaration tripartie récemment signée entre le Département des Relations Extérieures et de la Coopération de Monaco, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et l’Union pour la Méditerranée (UpM) .
Cette initiative entend contribuer à l’effort d’ensemble en vue de faciliter l’accès des micros, petites et moyennes entreprises féminines au financement, aux marchés, à la technologie et aux réseaux d’affaires. De plus, ce projet s’inscrit dans la lignée de d’autres projets et d’initiatives concrétes que l’UpM soutiens comme témoignage de son programme d’action en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.
En Tunisie, ce projet-pilote soutient les femmes entrepreneures qui investissent sur le marché des produits cosmétiques et parapharmaceutiques élaborés à base de produits naturels. Dans ce cadre, sont mis en place une assistance technique, des formations et des voyages d’étude pour une dizaine d’entreprises féminines.
Cette filière prometteuse bénéficie en effet d’une demande croissante depuis 10 ans et la Tunisie dispose d’atouts non négligeables : des matières premières facilement disponibles, des cultures biologiques, un système de certification bio approuvé par l’Union Européenne et la Fédération Suisse, pour ne citer que ceux-là.
Ce projet met à l’honneur également des entreprises, y compris des start-ups, créées par des jeunes femmes diplômées dans des domaines aussi variés que la biologie, la chimie industrielle ou la pharmacie. Leur parcours permet de transformer peu à peu un secteur où la main d’œuvre féminine est encore trop souvent cantonnée à des tâches peu qualifiées.
Une première étape de cartographie approfondie des micro, petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes et opérationnelles dans ce secteur a été menée pour identifier les bénéficiaires directs du projet. La première année est une année pilote et vise à soutenir au moins 10 PME dirigées par des femmes. Avec le taux élevé de féminisation dans la chaîne de valeur dans le secteur des cosmétiques naturels et des produits parapharmaceutiques, on s’attend à ce que l’autonomisation des 10 entreprises initiales génère des effets multiplicateurs et a un effet sur les femmes impliquées dans les activités de production.
En cette Journée Internationale, nous saluons la volonté, l’engagement et le courage de ces femmes entrepreneures, dont l’une d’elles, Hajer Derouiche, a bien voulu nous livrer son témoignage ci-dessous.
Témoignage : Hajer Derouiche, fondatrice d’une start-up innovante
Dès son premier jour à l’école d’ingénieur à Tunis, Hajer Derouiche est sensibilisée par le directeur de l’établissement : « Devenez des créateurs d’entreprise plutôt que des demandeurs d’emploi, faute de débouchés suffisants ».
Son diplôme en poche et inspirée par le parcours entrepreneurial de sa mère avant elle, Hajer Derouiche fonde ACTIFS PRECIEUX, une start-up innovante qui produit des extraits végétaux à base de matières premières naturelles d’origine méditerranéenne. Son entreprise compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, dont les deux tiers sont des femmes majoritairement qualifiées.
Le parcours n’a pas été sans embûche. Hajer avoue notamment avoir « perdu beaucoup de temps à mobiliser des financement… trois ans en tout ! » Combative et animée par le goût d’apprendre, Hajer s’est formée seule dans de nombreux domaines, consentant « beaucoup d’efforts personnels » pour assurer la viabilité de son entreprise : « Dans l’extraction, on a une certaine expertise mais il y a d’autres facettes du métier qui font qu’il faut toujours apprendre et avoir beaucoup d’amour, de patience et se poser beaucoup de questions…il faut avoir du souffle pour ça ».
Il s’agit avant tout de soutenir ces entreprises innovantes à travers une assistance technique renforçant leurs capacités à accéder aux marchés, aussi nationaux qu’internationaux, ce qui nécessite en plus un soutien en matière de marketing numérique et de conformité aux normes. Ainsi, Hajer espère qu’“avec notre marque, nous toucherons le cœur des consommateurs et que nous pourrons être reconnus pour notre expertise dans la botanique et les extraits naturels. Nous pourrons alors atteindre nos objectifs de ventes et de renommée à l’international”