Journée mondiale de l’eau : L’UpM intensifie l’action régionale pour remédier à la pénurie d’eau
- La disponibilité d’eau douce pourrait diminuer jusqu’à 15 % au cours des prochaines décennies, imposant d’importantes contraintes pour l’agriculture et l’activité humaine dans une région qui souffre déjà d’une pénurie d’eau.
- La population méditerranéenne classée « pauvre en eau » devrait atteindre plus de 250 millions d’habitants d’ici 20 ans.
- L’Agenda de l’UpM pour l’eau, vise à faire en sorte que chaque pays euro-méditerranéen reçoit les recommandations techniques, administratives et financières nécessaires pour contribuer à la sécurité en eau pour la population et les activités économiques.
Barcelone, le 17 mars 2020. À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, sous le thème « L’eau et le changement climatique », l’Union pour la Méditerranée (UpM) souligne la nécessité d’un dialogue régional pour relever les défis communs liés à la pénurie d’eau. Selon le tout premier rapport scientifique sur l’impact du changement climatique et environnemental en Méditerranée, la population de la région classée « pauvre en eau » devrait atteindre plus de 250 millions d’habitants d’ici 20 ans. L’irrigation représente entre 50 % et 90 % de la demande totale d’eau en Méditerranée et cette demande devrait augmenter jusqu’à 18 % d’ici la fin du siècle en raison du changement climatique. Satisfaire la demande croissante en eau potable, de bonne qualité et en eau d’irrigation est un défi complexe, impliquant souvent des désaccords entre les utilisateurs des eaux souterraines, les propriétaires fonciers, ou entre les pays.
Vingt-cinq ans après le lancement du Processus de Barcelone, une approche régionale euro-méditerranéenne est plus que jamais pertinente pour lutter contre le changement climatique et la pénurie d’eau. Au cœur de sa mission et dans le cadre du mandat ministériel qui lui est confié, l’UpM souligne la nécessité d’un dialogue régional par le biais de son Agenda pour l’eau afin d’assurer que chaque pays euro-méditerranéen reçoit les recommandations techniques, administratives et financières pour contribuer à la sécurité en eau pour sa population et ses activités économiques, en tenant compte de son impact sur l’agriculture, l’emploi, l’hygiène et le changement climatique.
L’UpM a cartographié les besoins financiers de la région en matière d’eau et a élaboré un Agenda régional pour l’eau avec une série de recommandations techniques et financières pour mobiliser les investissements et proposer de nouveaux partenariats opérationnels et innovants, et obtenir un financement durable. Des séminaires techniques ont eu lieu au Liban, en Italie, en Espagne, en Turquie, en Jordanie, en Égypte, en Grèce, en France, en Belgique, au Luxembourg et d’autres auront lieux cette année en Tunisie et en Jordanie.
Le Secrétaire Général Adjoint de l’UpM chargé de l’eau, l’environnement et l’économie bleue, Isidro González a souligné que : “Pour contribuer à la stabilité de notre région, il est fondamental de relever le défi urgent de la pénurie d’eau, qui est aujourd’hui exacerbé par les conséquences du changement climatique. Toutes les activités mises en œuvre dans le cadre de l’Agenda de l’UpM pour l’eau visent à garantir l’accès à l’eau potable en tant que droit fondamental et avec un objectif particulier de ne laisser personne pour compte.”
Cette initiative régionale est mise en œuvre afin d’atteindre l’Objectif de Développement Durable à l’Horizon 2030, “assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous”, dans la zone euro-méditerranéenne. L’Agenda de l’UpM pour l’eau vise à faciliter l’accès général aux services d’assainissement, y compris dans les zones rurales, en partageant les expériences réussit dans les Etats-membres de l’UpM. Cela comprend l’amélioration du traitement des eaux usées pour contribuer à atténuer les pénuries locales d’eau.
Sélections de projets et initiatives régionales sur l’eau soutenus par l’UpM
- Le Water and Environment Support (WES), un projet financé par l’UE dans le cadre de l’Agenda de l’UpM pour l’eau, se concentrera sur l’utilisation efficace de l’eau dans les zones urbaines et rurales, le traitement approprié des eaux usées pour permettre leur utilisation/réutilisation, ainsi que le recouvrement des coûts et l’accessibilité financière des services d’eau. WES mettra en œuvre ses activités à partir de juin en Algérie, en Égypte, en Israël, en Jordanie, au Liban, au Maroc, en Libye, en Palestine et en Tunisie.
- Le Programme intégré pour la protection du lac de Bizerte contre la pollution, adopté par les États membres de l’UpM, vise à contribuer largement à la dépollution du lac de Bizerte, dans le nord de la Tunisie et à réduire la pollution indirecte affectant la mer Méditerranée, améliorant ainsi les conditions environnementales et socio-économiques de plus de 400 000 habitants.
- Le projet « Usine de dessalement pour la bande de Gaza » fournira de l’eau potable à 2 millions d’habitants palestiniens, assurant une solution durable à la pénurie chronique et persistante de l’eau et à la crise humanitaire dans la bande de Gaza, où plus de 95 % de l’eau n’est pas potable en raison du pompage excessif d’un aquifère côtier pollué.