La région euro-méditerranéenne nécessite des actions urgentes et pragmatiques de la part des acteurs interculturels et religieux pour faire face aux défis dans la région
Barcelone, le 23 juillet 2015. Faire du dialogue interculturel et interreligieux un puissant outil au service de la stabilité et de la paix, pour lutter contre l’intolérance et l’extrémisme tout en maintenant les valeurs de la coexistence pacifique et d’entente mutuelle. C’est en partant de ce principe que 80 représentants des institutions en charge du dialogue et de la coopération interculturelle, des organisations interreligieuses, des autorités religieuses et des personnalités de premier plan se sont réunis les 22 et 23 juillet au siège de l’Union pour la Méditerranée, à Barcelone, pour une réunion axée sur le dialogue interculturel et interreligieux.
La conférence s’est tenue à l’initiative du ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, M. José Manuel García-Margallo, en partenariat avec l’Union pour la Méditerranée (UpM), le Centre international du roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud pour le dialogue interreligieux et interculturel (KAICIID), l’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAoC), la Fondation Anna Lindh (FAL) et l’Union européenne (UE).
Cette réunion s’inscrit dans le cadre du 20e anniversaire du Processus de Barcelone et de la discussion en cours au sujet de la révision de la politique européenne de voisinage (PEV). Elle vient répondre au large consensus qui reconnaît l’importance croissante accordée au dialogue interculturel et interreligieux dans la région euro-méditerranéenne.
Les participants ont souligné que cette réunion constituait une opportunité unique d’indentifier et d’évaluer les outils, les instruments et les institutions conçus pour favoriser le dialogue interculturel et interreligieux déjà existants, de faire du dialogue interculturel et interreligieux un objectif clé de l’approche politique multilatérale renouvelée en Méditerranée, ainsi que d’établir une feuille de route à suivre impliquant des institutions majeures, en vue d’une stratégie partagée concernant le dialogue interculturel et interreligieux.
À la suite des discussions qui ont lieu pendant la réunion, les institutions partenaires ont élaboré un document de conclusions, soulignant la nécessité de répertorier les actions existantes ayant fait leurs preuves dans le cadre du dialogue interculturel et interreligieux. Ils ont également admis que le principal défi est d’augmenter l’impact des initiatives existantes. Des actions et programmes ont été sélectionnés pour être appliqués dans trois domaines d’actions proposés : l’éducation, les médias et la jeunesse. Lors de la réunion, ils se sont engagés à créer un réseau et à renforcer la coordination des mécanismes pour les institutions actives au sein du dialogue interculturel, à élaborer un réseau de centres névralgiques et à établir une feuille de route pour les activités futures s’appuyant sur un agenda commun et sur un calendrier d’initiatives pour les années à venir. Cette feuille de route comprend un programme d’action avec des activités pour chaque institution.
José Manuel García-Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération a souligné que les institutions et les états qui les composent doivent réfléchir sur la manière d’obtenir une meilleure efficacité, en tenant compte des complémentarités et des synergies. Ni les institutions, ni les états qui les composent ne peuvent atteindre les objectifs fixés en travaillant de manière isolée. « Le rôle du dialogue interculturel et interreligieux doit être renforcé pour devenir un outil permettant la prévention et la résolution de conflits, ainsi que la médiation. C’est ce qui rendra les institutions performantes. Il est urgent de passer d’une culture réactive à une culture de prévention », a-t-il conclu.
« Les défis de la région tels que le terrorisme, les tendances extrémistes ou le drame humanitaire de l’immigration en Méditerranée confirment le besoin d’adopter des actions collectives renforcées et une approche globale. La consolidation du dialogue interculturel et interreligieux, le renforcement de l’intégration et le rapprochement des sociétés civiles sont plus importants que jamais pour créer un espace commun de solidarité et de stabilité au sein de la région euro-méditerranéenne », a souligné M. Fathallah Sijilmassi, Secrétaire général de l’UpM.
Les jeunes du nord et du sud de la Méditerranée sont les premières victimes du chômage, de l’instabilité sociale et des tendances extrémistes, mais sont également des atouts non exploités en ce qui concerne la promotion du dialogue interculturel. Les participants ont discuté sur la manière de renforcer le rôle des jeunes et des femmes en collaborant avec les institutions afin d’impliquer la société dans les stratégies de coopération politique.
« Étant donné que l’UE et ses partenaires du sud ont entrepris de rééquilibrer les relations, nous appelons aujourd’hui à reconsidérer les relations en les axant sur la culture et à établir une première stratégie globale concernant le dialogue interculturel en Méditerranée. Avec son réseau de plus de 4 000 acteurs de la société civile, la Fondation Anna Lindh est prête à jouer son rôle afin de garantir que cette stratégie s’appuie sur une approche ascendante, en plaçant les jeunes de la région au cœur du dialogue, pour contrer les propos extrémistes et les “affrontements nés de l’ignorance” », a précisé Mme Elisabeth Guigou, Présidente de la Fondation Anna Lindh.
Faisal Bin Abdulrahman Bin Muaammar, Secrétaire général du KAICIID, a conclu que, dans l’optique de sensibiliser sur l’importance du dialogue interculturel et interreligieux, les institutions ont commencé, lors de la réunion, à établir un plan d’action pour les activités futures du réseau. Ces activités s’appuient sur un agenda et un calendrier commun des activités, qui s’organisent autour des principales initiatives planifiées pour les années à venir.
« On peut trouver une solution à la radicalisation, qui conduit au déracinement et à l’extrémisme violent, grâce au dialogue interculturel et interreligieux, mais également par le biais d’approches pratiques et proactives, par exemple en développant la confiance entre les différentes communautés et en promouvant des partenariats collaboratifs, transnationaux et durables qui prennent en compte notre intérêt commun pour la paix et la sécurité », a souligné M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, Haut représentant de l’UNAoC.
Cette réunion de haut niveau organisée sur deux jours a été l’occasion d’établir un réseau des institutions et des organisations principales impliquées dans le dialogue interculturel et interreligieux. L’accent est ainsi mis sur le besoin d’approches positives et collaboratives en vue de promouvoir l’entente mutuelle. Il s’agit de la première réunion d’un processus durable orienté vers l’action, qui vise à améliorer les capacités des organisations et à renforcer leur coopération afin de contribuer de manière significative à la lutte contre la discrimination et l’intolérance.
OUTCOMES
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VIDEO MESSAGE by HRH El Hassan Bin Talal (Royal Institute for Inter-Faith Studies – RIIFS)