Les pays méditerranéens partagent leurs plans d’urgence et de rétablissement pour le secteur de l’eau face aux conséquences du COVID-19
- L’Union pour la Méditerranée (l’UpM) et l’Institut Méditerranéen de l’Eau (IME) ont échangé avec des experts de pays méditerranéens, Algérie, Chypre, l’Égypte, l’Espagne, la France, la Jordanie, le Liban, Malte, le Maroc, la Palestine, la Tunisie et la Turquie, sur les mesures d’urgence pour l’accès à l’eau et les politiques publiques nécessaires à la relance du secteur.
- Les participants ont souligné l’importance de l’accès durable à l’eau pour de nombreux emplois et ont discuté de leurs plans d’urgence et de rétablissement pour aider les opérateurs de services d’eau à faire face à la crise et aux pénuries.
- Plus de 250 millions de personnes seront considérées “pauvres en eau” dans les 20 prochaines années dans la région euro-méditerranéenne, un chiffre aggravé par le COVID-19.
Le 6 mai 2020. La pandémie COVID-19 suscite des questions au sein du secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement au niveau mondial, en particulier dans certaines zones de la région euro-méditerranéenne, déjà sous pression en raison de la pénurie d’eau causée par le dérèglement climatique. En collaboration avec l’Institut méditerranéen de l’eau (IME), l’Union pour la Méditerranée (UpM) a organisé une série de sessions de travail virtuelles sur les effets du COVID-19 sur l’accès à l’eau et à l’assainissement. Des experts algériens, chypriotes, égyptiens, français, jordaniens, libanais, maltais, marocains, palestiniens, espagnols, tunisiens et turcs ont participé afin de partager leurs pratiques respectives élaborées par les opérateurs de services d’eau et d’assainissement afin de faire face à cette crise.
La phase d’intervention d’urgence. Le COVID-19 exerce une pression supplémentaire sur l’approvisionnement en eau. Depuis le confinement, la Jordanie et la Turquie ont été touchées par des pénuries d’eau, tandis que d’autres pays ont dû détourner l’eau prévue pour l’irrigation pour un usage domestique. L’accès à l’eau est crucial dans la lutte contre la pandémie du COVID-19, les participants ont échangé leurs solutions d’urgence pour lutter efficacement contre cette pénurie d’eau.
Suite à la découverte alarmante de traces de COVID-19 dans les stations d’épuration des eaux usées et aux inquiétudes soulevées par les participants, l’UpM travaille avec le Centre commun de recherche (CCR), le service de la Commission européenne, afin d’assurer une réponse scientifique. Ensemble, l’UpM et le CCR organiseront un webinaire pour présenter les politiques publiques et les outils recommandés pour assurer la sécurité de ces infrastructures et de leurs services, notamment pour les pays qui utilisent les eaux traitées pour leurs activités agricoles.
La phase de rétablissement. L’eau et les eaux côtières sont essentiels dans les systèmes de production d’énergie et de production industrielle, de l’agriculture, du transport et du tourisme. Aujourd’hui, 3 emplois sur 4 dépendent de l’eau. Pour y faire face, l’UpM lance une étude sur l’impact du COVID-19 sur le secteur de l’eau et soutiendra la mise en œuvre de la stratégie qui en découlera en agissant comme plateforme pour le dialogue politique et la mise en place de projets. L’UpM, avec ses partenaires, apportera son expertise et soutiendra les politiques publiques et les plans d’action nationaux, en commençant par deux ou trois pays pilotes des régions du Maghreb, du Machrek et des Balkans.
Le Secrétaire Général de l’UpM, Nasser Kamel, a souligné que “l’eau doit être au centre de tout plan de relance et de développement visant à lutter contre les conséquences de la pandémie du COVID-19 dans la région. La crise est un nouveau rappel pour ce secteur vital qui doit toujours être financièrement viable et techniquement capable. En même temps, les conséquences du COVID-19 oblige la région euro-méditerranéenne à s’approprier les modèles de production et de consommation plus durables”.
Les efforts de rétablissement du secteur de l’eau seront pris en compte dans l’Agenda régional pour l’eau de l’UpM, développé et mis en œuvre depuis 2017 dans la finalité d’atteindre les objectifs de développement durable 2030 “Assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous”, pour la région euro-méditerranéenne, a souligné Almotaz Abadi, Directeur du programme de l’eau à l’UpM. L’Agenda pour l’eau de l’UpM vise à garantir que chaque pays euro-méditerranéen reçoive les recommandations techniques, administratives et financières nécessaires pour contribuer à la sécurité de l’eau pour sa population et ses activités économiques, en tenant compte de son impact sur l’agriculture, l’emploi, l’hygiène et le changement climatique.
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