L’ARLEM demande un renforcement de la dimension territoriale de la politique européenne de voisinage et une gestion plus décentralisée de la migration
Barcelone, le 16 décembre 2014. Lors de son discours d’ouverture, Michel Lebrun, président du Comité des Régions (CdR) et coprésident de l’ARLEM, a souligné la nécessité de renforcer la dimension territoriale de la politique européenne de voisinage. « Le CdR apportera son soutien à la Commission européenne dans sa révision de la politique européenne de voisinage : en Méditerranée, nous pouvons trouver plusieurs bons exemples nous permettant de concevoir des synergies macrorégionales et de mettre en œuvre des instruments destinés au développement économique, social et territorial », a-t-il déclaré.
Dans son rapport annuel sur « L’état de la dimension territoriale de l’Union pour la Méditerranée », l’Assemblée a affirmé que l’UE doit poursuivre son soutien aux pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée afin de leur garantir un avenir pacifique et prospère. La mise en place d’une politique de cohésion au niveau macrorégional, soutenue par un financement approprié, en particulier celui de la politique européenne de voisinage, est une revendication de l’ARLEM depuis sa création. L’extension de la portée de l’instrument pour l’administration locale de la Commission européenne à la Méditerranée devrait être envisagée comme une manière de renforcer la capacité institutionnelle des autorités locales et régionales. Anna Terrón, représentante spéciale de l’Union pour la Méditerranée, a déclaré à Antalya : « L’ARLEM est une partie intégrante de l’Union pour la Méditerranée. Le secrétariat, à Barcelone, travaille actuellement pour mettre en œuvre nos priorités, dont le développement urbain. Pour nous, le rapport annuel de l’ARLEM et les priorités politiques qu’il a établies sont extrêmement utiles. »
Le rapport sur le rôle des autorités locales et régionales dans la gestion des migrations en Méditerranée, rédigé par António Costa (PT/PSE), maire de Lisbonne, secrétaire général du Parti socialiste portugais et ancien ministre des Affaires intérieures du Portugal, a également été adopté durant la séance. Le rapport insiste sur la nécessité d’étendre le dialogue sur les migrations et la mobilité au sein de l’Union pour la Méditerranée, et de lui octroyer un rôle plus important et plus décisif dans la gestion des migrations en Méditerranée en tant que plateforme pour le dialogue et forum visant à trouver des solutions conjointes. Une telle orientation permettrait de développer une politique euro-méditerranéenne sur les migrations de manière à garantir une meilleure coordination entre toutes les parties prenantes. M. Costa a fait remarquer que de nombreuses villes et régions sont particulièrement touchées par les flux croissants de migrants, de demandeurs d’asile et de réfugiés, car ce sont ces institutions qui sont chargées de les accueillir et de les intégrer. « Depuis 2011, la guerre en Syrie a provoqué le déplacement de plus de 3 millions de personnes, dont moins de 100 000 sont arrivées en Europe. Des pays tels que la Jordanie, le Liban, la Turquie et l’Égypte font le maximum pour accueillir ces personnes ayant un besoin urgent de protection. Mais le partage des responsabilités dans un esprit de solidarité exige un soutien accru aux autorités locales et régionales et aux pays les plus directement touchés, le soutien de l’UE étant essentiel à cet égard. Dans un tel contexte, l’ARLEM peut jouer un rôle important dans la recherche d’une réponse adéquate aux catastrophes humanitaires en Euro-Méditerranée », a indiqué M. Costa.
Le rapport sur la gestion des déchets au niveau local et régional, rédigé par Mohamed Boudra, président du Conseil régional de Taza-Al Hoceima-Taounate, au Maroc, également adopté durant la séance, a mis l’accent sur le besoin d’augmenter les ressources des autorités locales et régionales afin de les aider à gérer les déchets. Enfin, une initiative de l’ARLEM en faveur d’un programme pour les milieux urbains en Méditerranée a également été présentée à Antalya. Son but est de renforcer les capacités institutionnelles et administratives des villes et des régions dans le domaine de la gouvernance urbaine, notamment au moyen de projets pilotes à mettre sur pied dans chacun des pays participants entre 2015 et 2018.