Un vent de renouveau : naissance d’une industrie de l’énergie renouvelable en Jordanie

Chaque année, la conférence des Parties des Nations Unies sur les changements climatiques – la célèbre COP – a lieu, et chaque année, les espoirs populaires d’éviter des impacts climatiques cataclysmiques sur les sociétés humaines s’amenuisent. Les négociations internationales peuvent être frustrantes en raison de la difficulté à parvenir à un consensus dans le vaste océan des nations du monde, qui apportent à la table des négociations des intérêts, des besoins et des priorités différents.

Des perspectives aussi sombres que celle-ci peuvent facilement nous faire oublier que des solutions existent et sont déjà mises en œuvre dans le monde entier.

Et comme la nature nous le rappelle, par le biais du changement climatique, la folie humaine et nos modes de vie non durables, c’est aussi dans la nature que se trouvent les réponses à nos problèmes.

Le parc éolien de Tafila, détenu et développé par la Jordan Wind Project Company, était à l’origine un projet unique en son genre et le premier dans son pays d’origine, la Jordanie, mais aussi dans l’ensemble de la région du Moyen-Orient. Derrière ce projet se trouve un homme d’affaires affable, Samer Judeh, un leader visionnaire qui a joué un rôle déterminant dans la réussite de la mise en œuvre du parc éolien. Avec ses cheveux argentés et son éternel sourire, son attitude avenante peut facilement faire oublier que Samer fut un pionnier dans la création de l’industrie des énergies renouvelables en Jordanie.

En 2010, la Jordanie importait 97 % de son bouquet énergétique. Dépourvu de ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, les métaux et les minéraux, le pays dépendait fortement de la fluctuation des prix des matières premières, qui a atteint son apogée après le « printemps arabe » de 2011. Aujourd’hui, les énergies renouvelables représentent 20 à 25 % du bouquet énergétique jordanien, alors que le pays vise à atteindre les 50 % d’ici à 2030.

Il faut remonter aux environs de 2005 pour trouver des dispositifs rudimentaires installés sur le toit de centaines de maisons dans des pays où le soleil brille toute l’année, comme la Grèce, l’Italie ou la Jordanie elle-même. Ces dispositifs thermiques solaires étaient utilisés pour chauffer l’eau, une solution astucieuse qui permettait aux familles d’économiser sur leurs factures d’énergie tout en respectant l’environnement. Éveillant la curiosité de Samer, l’homme d’affaires a commencé à s’informer sur le potentiel des technologies de l’énergie solaire et éolienne. De fil en aiguille, il a rencontré des entrepreneurs, des investisseurs et des promoteurs impliqués dans des projets d’énergie renouvelable et a entrepris plusieurs voyages d’étude qui l’ont conduit aux quatre coins du monde pour observer, étudier et comparer. En pensant à son pays d’origine, Samer savait que ce qui manquait à la Jordanie en termes de ressources souterraines pouvait être compensé par des richesses en surface : le vent et le soleil de Jordanie.

Soutenu et labellisé par les États membres de l’UpM depuis 2014, Tafila alimente aujourd’hui 83 000 foyers et a créé plus de 350 emplois pour la communauté locale pendant la construction.

Lorsqu’il a pris contact avec le gouvernement jordanien, en 2007, pour proposer la construction d’une centrale solaire de 10 mégawatts connectée au réseau, il n’existait pas à l’époque de législation permettant de réaliser de tels projets. Tout était nouveau et tout devait être construit à partir de zéro, ce qui impliquait un apprentissage intensif à chaque étape. En 2010, il a proposé au gouvernement de construire un parc éolien à grande échelle.

Le projet a finalement vu le jour en 2015, et Samer souligne que le succès du projet est dû à la collaboration entre différentes parties, notamment des investisseurs solides et prestigieux, le gouvernement jordanien, des prêteurs internationaux et la communauté locale.

Aujourd’hui, le parc éolien de Tafila a une capacité totale de 117 mégawatts, ce qui est suffisant pour alimenter plus de 83 000 foyers en Jordanie et réduire les émissions de carbone de plus de 235 000 tonnes par an.

Reconnu comme l’un des projets énergétiques les plus prestigieux du Moyen-Orient, c’est devenu un modèle pour plus de 20 projets ultérieurs dans le domaine des énergies renouvelables, générant un effet d’entraînement positif basé sur le transfert de connaissances et les enseignements tirés. Ce n’est pas tout : en plus d’apporter un soulagement salutaire sur le plan de la sécurité énergétique de la Jordanie, Samer est également très fier de l’impact positif que le projet a eu sur la communauté locale de Tafila. Considéré comme une priorité du projet, l’homme d’affaires a veillé à ce que tous les contrats de sous-traitance du parc éolien soient attribués à des entreprises locales qualifiées, tandis que toute la chaîne d’approvisionnement concernant la nourriture, l’hébergement ou les matériaux locaux a été acquise dans la région. Le parc éolien a généré plus de 350 emplois au sein de la communauté pendant sa phase de construction. Aujourd’hui, les ingénieurs et les 70 membres du personnel du parc éolien sont également originaires de Tafila et de ses environs, ce qui atteste que les projets d’énergie renouvelable peuvent être à la fois durables et viables sur le plan économique.

Même après toutes ces années, Samer admet avec le sourire qu’il est toujours émerveillé lorsqu’il se tient sous l’une des éoliennes du parc :

« Quand je lève les yeux, je n’arrive toujours pas à croire que nous avons fait cela. C’est une véritable bénédiction que de participer à une initiative, aussi petite ou grande soit-elle, qui ne profite pas seulement à l’homme ou à la femme d’affaires que vous êtes, mais aussi à votre pays, à votre région et, à plus grande échelle, au monde entier ».
Samer Judeh, cofondateur et président de la Jordan Wind Project Company

Le parc éolien de Tafila n’est pas seulement une histoire à succès, c’est aussi une histoire qui apporte de l’espoir. Nous devons nous unir pour construire un monde meilleur, un pas après l’autre. Il s’agit de créer un monde où nos enfants peuvent respirer un air pur et où la nature et l’humanité peuvent coexister en harmonie. Il s’agit de faire la différence et d’inspirer le changement dans le monde.

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