
Les marchés publics sensibles au genre renforcent la résilience des réseaux de transport
21 mai 2025, Leipzig (Allemagne). L’Union pour la Méditerranée (UpM), en collaboration avec la Fédération internationale de la route (IRF) et la Fédération internationale des ingénieurs-conseils (FIDIC), avec le soutien financier de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), a organisé un événement parallèle officiel intitulé « Des marchés publics efficaces, fondés sur les qualifications et sensibles au genre : un levier pour renforcer la résilience des systèmes de transport », le 21 mai 2025, dans le cadre du Sommet 2025 du Forum international des transports (ITF) à Leipzig.
Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), les systèmes de transport sont encore en phase de développement. Cette décennie est donc cruciale pour éviter les investissements inefficaces et les coûts de réaménagement à long terme. Les catastrophes naturelles provoquent chaque année près de 15 milliards de dollars de dommages directs aux infrastructures de transport dans le monde, dont environ 8 milliards dans les PRFI — soit les pertes les plus élevées en proportion de leur PIB. Bien que le secteur des transports reçoive environ 29 % du financement climatique mondial, il reste celui qui accuse le plus grand déficit d’investissement.
Dans ce contexte, la session a permis d’explorer les défis ainsi que les stratégies d’achat innovantes pour développer des infrastructures de transport résilientes dans les PRFI et les économies émergentes. Elle a souligné l’importance stratégique des marchés publics pour renforcer la résilience des infrastructures, tout en optimisant les ressources, en favorisant l’égalité de genre et en contribuant à un avenir plus équitable et durable.
Parmi les intervenants figuraient Dhouha Najjar, secrétaire générale adjointe par intérim de l’UpM pour les Transports et le Développement urbain, et Gonzalo Alcaraz, directeur général par intérim de l’IRF. Le panel de haut niveau réunissait également Francesc Carbonell, chef de secteur Transports à l’UpM, Susanna Zammataro, directrice générale de FIDIC, Nicolas Peltier, directeur mondial des Transports à la Banque mondiale, et Reinaldo Fioravanti, responsable Infrastructures et Transports au sein du Groupe Banque interaméricaine de développement (BID). La discussion a été animée par Mike Evans, directeur mondial Routes et Voirie chez ARUP et membre du conseil d’administration de l’IRF.
Dans son discours d’ouverture, Dhouha Najjar a déclaré :
« Située au carrefour de trois continents, la région méditerranéenne est confrontée à des défis majeurs. En plaçant la résilience, l’adaptation au climat et l’inclusion sociale au cœur des systèmes de transport, nous pouvons transformer ces défis en opportunités de développement durable. La prochaine décennie est décisive pour construire des infrastructures capables de résister aux chocs à venir, en particulier dans les pays les plus vulnérables. Il est essentiel de reconnaître le rôle central des marchés publics dans cette dynamique, tout en poursuivant des objectifs sociaux et environnementaux plus larges. »
Lors du débat, Francesc Carbonell a souligné que :
« Les marchés publics représentent un levier majeur des politiques publiques, représentant environ 29 % des dépenses gouvernementales et près de 12 % du PIB dans les pays de l’OCDE. Ils constituent donc un outil stratégique pour atteindre des objectifs tels que l’égalité de genre. Même si les projets d’infrastructure ne visent pas explicitement cet objectif, les marchés publics peuvent intégrer une perspective de genre à toutes les étapes de leur mise en œuvre. »
Les échanges ont porté sur les marchés fondés sur les qualifications, qui privilégient la qualité des matériaux, l’expertise des prestataires, les pratiques durables et la gestion des risques. Cette approche permet non seulement d’assurer la robustesse des infrastructures, mais aussi de favoriser une main-d’œuvre diversifiée et inclusive. Selon les intervenants, elle contribue à des résultats plus durables, tant sur le plan technique que social.
S’appuyant sur le partenariat renforcé entre le Secrétariat de l’UpM et l’IRF, l’événement a réaffirmé un engagement commun en faveur de systèmes de transport inclusifs, durables et résilients. Il a également contribué aux objectifs plus larges du Sommet ITF 2025, qui a réuni ministres des transports, organisations internationales et acteurs du secteur autour de stratégies globales d’adaptation et de résilience face aux crises.