L’UpM appelle à une action climatique urgente alors que le Pavillon Méditerranéen unifie la voix de la région et dévoile les dernières découvertes scientifiques à la COP30
- La Méditerranée est un point chaud du climat, dont le réchauffement est environ 20 % plus rapide que celui de la moyenne mondiale, et compte parmi les mers les plus polluées par le plastique au monde. Un tiers de la population vit dans des zones côtières, où le niveau de la mer augmente de 2,8 mm par an. Sans une action climatique accélérée, jusqu’à 20 millions de personnes pourraient être déplacées de façon permanente d’ici 2100. Les derniers résultats de MedECC présentés aujourd’hui accentuent ces tendances.
- Le Pavillon Méditerranéen, qui en est à sa troisième édition, apporte une voix méditerranéenne unifiée aux négociations mondiales, transformant les connaissances scientifiques en actions concrètes. Le Pavillon mobilise les gouvernements, les régions, les villes, les institutions financières et la société civile, tout en autonomisant les jeunes grâce au programme « UfM Energy & Climate Action Youth Delegate » (Programme des Jeunes Délégués de l’UpM pour l’Énergie et le Climat) et en accélérant les projets susceptibles d’être financés grâce à la boîte à outils MedBank.
COP30, Belém, le 13 novembre 2025. Au cours d’une conférence de presse dédiée, l’Union pour la Méditerranée (UpM) et le réseau des experts méditerranéens sur le changement climatique et environnemental (MedECC) ont exhorté à une action climatique et environnementale immédiate et coordonnée, soulignant le rôle du Pavillon Méditerranéen porteur de la voix d’une région souvent négligée dans les négociations mondiales.
Les conclusions scientifiques, établies sur la base des dernières recherches disponibles, ont été présentées aujourd’hui par Grammenos Mastrojeni, secrétaire général adjoint de l’UpM, et par la professeure Magda Bou Dagher Kharrat, chercheuse principale à l’EFIMED et membre du réseau MedECC. Ces conclusions réaffirment que la Méditerranée est une zone particulièrement sensible au changement climatique.
Le réchauffement moyen dans la région a déjà atteint environ +1,5 ºC, avec des projections allant de +2,2 ºC à +5,6 ºC d’ici 2100, en fonction des émissions. Les précipitations devraient diminuer de 10 à 30 %, ce qui intensifiera le stress hydrique dans l’agriculture, au sein des systèmes énergétiques ainsi que dans les villes. La perte de biodiversité s’accélère sur terre et en mer, tandis que les pressions humaines exacerbent cette dégradation. Les systèmes alimentaires sont confrontés à une baisse des rendements de cultures emblématiques telles que les olives, les raisins et le blé, et la diminution des stocks de poissons accroît la dépendance aux importations. Le fardeau pour la santé publique s’alourdit en raison de la fréquence accrue des vagues de chaleur, de l’expansion des maladies à transmission vectorielle et de la détérioration de la qualité de l’air.
Les risques côtiers continuent de s’accroître. Le niveau de la mer en Méditerranée augmente actuellement d’environ 2,8 mm par an, et une élévation d’un mètre au cours de ce siècle redessinerait les côtes, exposant des villes telles qu’Alexandrie, Venise, Barcelone, Tunis et Izmir à un risque accru, avec de graves conséquences pour les infrastructures, le tourisme et le patrimoine culturel. Avec environ un tiers de la population de la région vivant dans les zones côtières, jusqu’à 20 millions de personnes pourraient être confrontées à un déplacement permanent d’ici 2100 si les tendances actuelles persistent.
L’UpM réaffirme que la sauvegarde des populations, des économies et des écosystèmes méditerranéens nécessite des réductions d’émissions plus rapides, une adaptation à grande échelle, une gestion côtière résiliente et des mesures d’économie circulaire pour réduire la pollution, soutenues par une coopération régionale renforcée afin de mobiliser des financements et de partager des solutions.
Dans une perspective d’avenir, MedECC, avec le soutien de l’Union pour la Méditerranée, prépare le deuxième rapport d’évaluation scientifique méditerranéen (MAR2), attendu pour la fin 2026. Les conclusions de ce rapport fourniront une base scientifique actualisée pour guider la prise de décision de politiques régionale et nationale dans toute la région méditerranéenne.
L’UpM met en avant des outils pratiques et des initiatives conçus pour accélérer l’action climatique dans toute la région. Dans le cadre du programme des Jeunes Délégués de l’UpM pour l’Énergie et le Climat, de jeunes leaders présentent des propositions concrètes et participent à des activités au sein du Pavillon. Parallèlement, l’outil d’appui “MedBank Toolkit” qui devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année, aidera les développeurs de projets publics et privés à structurer des projets climatiques et énergétiques susceptibles d’être financés en leur donnant accès à des données nationales, à des évaluations des risques, à des conseils en matière d’autorisations et à des options de financement, ce qui contribuera à accélérer la mise en place de projets de meilleure qualité dans le sud de la Méditerranée.
