Vers l’établissement d’une feuille de route pour l’investissement et les emplois bleus dans la région méditerranéenne
À Barcelone, le 28 mai 2015. Les défis qui affectent la Méditerranée requièrent des réponses communes et surtout intégrées ainsi qu’une meilleure gestion. Ceci vaut tout particulièrement lorsque l’on considère la demande croissante en ressources naturelles et les pressions exercées sur le milieu marin, ainsi que le besoin constant d’emplois et de croissance durable dans les régions et les secteurs marins et maritimes.
Afin d’obtenir des éclairages et idées auprès du large éventail d’acteurs impliqués dans les questions et les procédés marins et maritimes, une Conférence des parties prenantes de l’Union pour la Méditerranée s’est tenue le 27 mai, suivie de près par la 2e Réunion ad hoc des hauts fonctionnaires de l’UpM portant sur l’économie bleue, qui s’est déroulée le 28 mai à Athènes, afin de faire avancer les préparatifs pour la Réunion ministérielle, prévue pour fin 2015.
La Conférence a réuni près de 150 décideurs politiques, organismes internationaux, représentants du secteur privé, académies et centres de recherche ainsi que des institutions financières et des représentants de la société civile. Elle a fourni l’occasion de discuter et de soumettre des propositions pour des actions spécifiques sur des sujets prioritaires d’intérêt commun majeurs, identifiées par les pays sur la base des dernières années de travail conjugué et lors des étapes préparatoires pour la Conférence ministérielle. Les sujets abordés ont été notamment les suivants :
- Partenariats pour la recherche et l’innovation marine en Méditerranée – Discussion sur la manière de développer la croissance et les emplois bleus dans la région méditerranéenne, en favorisant l’intégration des connaissances et en promouvant des actions conjointes pour la recherche et l’innovation, notamment la coordination, la planification et la programmation des politiques et des instruments pertinents liés à la recherche et à l’innovation ;
- Des opportunités commerciales basées sur les nouveaux savoirs – Les technologies innovantes de l’information et de la communication (analyses de données, big data, cloud computing, technologies mobiles) et les Données ouvertes ont changé le panorama des technologies de l’information et créent de nombreuses opportunités. Cela aide la communauté TIC à tirer profit des sources de données hétérogènes pour fournir des solutions sur mesure. Ces technologies innovantes aident les décideurs politiques et les administrateurs dans leurs prises de décision tout en stimulant les investissements et la croissance pour les entreprises en atténuant les incertitudes et en améliorant la prévisibilité.
- Déchets marins – Les déchets marins constituent une menace croissante pour le milieu côtier et marin, présentant un risque significatif pour la faune et les écosystèmes marins, la sécurité humaine et les moyens de subsistance. Les déchets marins proviennent principalement d’activités terrestres telles que le mauvais traitement des déchets ménagers, des activités touristiques et récréatives, etc., mais également, et de plus en plus, des activités liées à la pêche. Le Plan régional sur la gestion des déchets marins, préparé sous la Convention de Barcelone, fournit un cadre politique pertinent. Le partage des informations couplé à des actions coordonnées et multisectorielles est essentiel pour aborder la question des déchets marins. Ces derniers sont également considérés comme une nouvelle priorité dans la Déclaration de l’UpM sur l’environnement et le changement climatique, adoptée en mai 2014.
Les autorités publiques algériennes ont lancé une campagne de deux semaines impliquant la société civile pour éliminer les déchets marins et les déchets sur les plages.
- Outils de gestion maritime – Les outils disponibles, comme la planification de l’espace maritime et les stratégies relatives aux bassins maritimes, peuvent être des outils essentiels pour la coexistence durable des activités en mer : le tourisme, l’aquaculture et les zones de protection marine. S’inspirant de l’expérience déjà acquise, issue par exemple de la stratégie ed l’UE pour la région adriatique et ionienne, et le projet ADRIPLAN, les experts ont examiné les aspects positifs et négatifs relatifs au bassin méditerranéen. L’aquaculture et l’interaction avec d’autres secteurs en mer ont également été abordées.
- Nouvelles technologies et compétences pour le transport maritime, l’énergie des océans et les éoliennes offshore – Les technologies vertes ont un fort potentiel en termes de construction navale (réduction de NOx, SOx, CO2 et traitement des eaux usées et de ballast), pour des ports bien pensés et propres, et en termes d’efficacité énergétique pour les navires (combustible et gestion de l’énergie en général), y compris pour les navires de pêches et pour la production d’énergie en mer. Ceci peut être associé au développement de nouvelles compétences requises par le secteur maritime (emplois maritimes du futur).
- Nouveaux concepts touristiques pour une Méditerranée durable – Le partage des meilleures pratiques et le développement des synergies dans les nouveaux produits touristiques, notamment le patrimoine culturel subaquatique et les nouveaux itinéraires de croisières touristiques, offrent l’occasion d’examiner les enjeux majeurs du développement durable et de renforcer les opportunités de coopération en matière de tourisme côtier.
Les recommandations de la Conférence ont été introduites lors de la Réunion ad hoc des hauts fonctionnaires de l’UpM du 28 mai, qui a été l’occasion de commencer à façonner une déclaration conjointe sur l’économie bleue entre les 43 pays membres de l’UpM.
Réunion ad hoc des hauts fonctionnaires de l’UpM
La Conférence a été ouverte par M. Yannis Tsironis, ministre adjoint de la Restructuration de la Production, de l’Environnement et de l’Énergie en Grèce ; M. Qais Qaqzeh, Coordinateur national du projet IMP-MED au ministère jordanien des Transports ; M. Hubert Gambs, directeur pour la Méditerranée et la mer Noire à la Direction générale des affaires maritimes et de la pêche à la Commission européenne ; et M. Naser Tahboub, Secrétaire général adjoint de l’UpM pour l’environnement et l’eau.