Agenda pour l’eau de l’UpM : à la recherche de réponses à la crise du COVID-19 dans la région méditerranéenne
- La disponibilité de l’eau potable dans la région méditerranéenne pourrait diminuer de 10 à 15 % au cours des 20 prochaines années alors que la population continue d’augmenter.
- Le COVID-19 permet de réexaminer les priorités et les pratiques régionales et de progresser dans le cadre de l’agenda pour l’eau de l’UpM, la feuille de route pour atteindre les objectifs de développement durable.
- Une réunion en ligne de l’UpM sur l’eau a rassemblé des participants de haut niveau préoccupés à la fois par la fin de la période de confinement, les risques sanitaires et les nombreuses incertitudes mondiales qui y sont liés, ainsi que par la vision à long terme du secteur de l’eau.
Le 9-10 Juin 2020. Les pays méditerranéens recherchent des solutions qui non seulement tiennent compte de l’impact du COVID-19 sur le secteur de l’eau, mais qui s’attaquent également aux défis de longue date dans la région, comme l’approvisionnement et l’assainissement de l’eau. Avec plus de 250 millions d’habitants d’ici 2040, le littoral méditerranéen connaîtra une augmentation du stress hydrique. Pour faire face à ces défis, une consultation a été organisée par l’UpM, réunissant plus de 100 participants de 21 pays différents et représentant plus de 30 organisations régionales. Cette réunion a compté sur la participation du Ministre de l’énergie et de la gestion de l’eau de Malte, Michael Farrugia, du Premier sous-secrétaire au ministère des ressources en eau et de l’irrigation d’Égypte, Ragab Abdel Azim, et du Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée, Nasser Kamel.
Lors de la réunion, les pays ont présenté les problèmes majeurs d’adaptation pour le secteur de l’eau qu’ils ont rencontré pendant la pandémie et les solutions qui doivent être traitée au niveau régional. À titre d’exemple, ce sont les connaissances techniques et scientifiques de la région concernant la réutilisation de l’eau qui a mis en lumière la présence du virus dans les eaux usées et la gestion nécessaire. Cette consultation a souligné que, si les investissements en matière d’aide d’urgence et de développement sont mobilisés, les gouvernements, les entreprises et les partenaires internationaux doivent continuer à se concentrer sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) pour ne pas compromettre les progrès réalisés au cours des dernières décennies. Les discussions ont abouti sur une liste d’actions prioritaires dans le cadre de l’Agenda pour l’eau de l’UpM, qui compléteront les efforts individuels des pays, soutenues par le « Green Deal » européen et s’y alignant à terme, en tant que feuille de route pour une reprise durable et résiliente.
Nasser Kamel, Secrétaire Général de l’UpM, a souligné que : « Cette pandémie nous donne l’occasion de mettre en place des actions avec des résultats tangibles pour nos citoyens et notre environnement. Par la mise en œuvre de l’Agenda de l’UpM pour l’eau, nous voulons assurer un approvisionnement durable en eau, non seulement pour l’utilisation domestique, mais aussi pour la production d’énergie, l’irrigation et la protection de l’environnement. »
Les participants ont souligné que la gouvernance de l’eau est essentielle et nécessite davantage de financement de la part du secteur public, du secteur privé et des agences de développement. Une série de formation sera organisée pour aider les ministères de l’eau de la région à répondre aux appels des financiers internationaux afin de mettre en œuvre des projets de transformation du secteur de l’eau plus résilients au changement climatique. Une stratégie financière sera élaborée conjointement à l’Agenda pour l’eau, afin d’explorer les réductions potentielles de coûts résultant des innovations technologiques et organisationnelles dans le secteur.
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Les participants ont déclaré :
- Ali Subah, Secrétaire Général du ministère jordanien de l’eau et de l’irrigation, a déclaré que les priorités de l’agenda régional de l’eau ont changé en raison du COVID-19, mais que les principales stratégies et projets demeurent.
- Daniel Calleja, Directeur Général de la DG Environnement de la Commission européenne, a déclaré que la Commission européenne travaille à la reprise, qui doit être réalisée de manière durable. Il a également souligné que « nous devons agir ensemble et nous devons agir maintenant ».
- Monika Weber-Fahr, Secrétaire Exécutive et Directrice Générale du Partenariat mondial pour l’eau (GWP), a affirmé que nous devons être plus audacieux et plus décisifs dans nos efforts collectifs pour atteindre les objectifs de sécurité de l’accès à l’eau, au cœur des Objectif de développement durable « nous sommes appelés à y faire face aujourd’hui avec vision et sagesse ».
- Alain Mayssonnier, Président de l’Institut Méditerranéen de l’Eau « L’UFM et l’IME doivent jouer le rôle de plateforme d’échange pour promouvoir la nouvelle dimension de l’Alliance des « cinq doigts » (Eau, Energie, Santé, Alimentation et Éducation), qui analyse l’impact du COVID-19 sur l’agenda de l’eau, et soutient la mise en œuvre de la stratégie en fournissant une plateforme de dialogue politique et en labellisant les projets exemplaires. »
- Almotaz Abadi, Directeur Général de l’eau de l’UpM : « Cette réunion a mis en évidence l’engagement des gouvernements, du côté des institutions et des parties prenantes. Une approche régionale aidera à relever les défis, en favorisant la coordination, les réponses et les initiatives régionales et avec le soutien des donateurs et des partenaires de développement ».
Agenda de l’UpM pour l’eau
Travaillant sous le mandat de la Déclaration Ministérielle sur l’eau (Malte, avril 2017), le groupe d’experts de l’UpM sur l’eau a élaboré un Agenda pour l’eau et une stratégie financière associée. L’Agenda pour l’eau, intitulé « Cadre politique de l’eau pour les actions 2030 », contient quatre domaines thématiques prioritaires : le lien entre l’eau, l’énergie, l’alimentation et les écosystèmes (WEFE) ; l’eau, l’emploi et la migration (WEM) ; l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH), et l’eau et l’adaptation au changement climatique (CCA). Ce programme a été ratifié en décembre 2017, et sa mise en œuvre est en cours.