La conférence de l’UpM à Nicosie redonne une impulsion en faveur de l’égalité des genres dans la région euro-méditerranéenne
- 120 personnes se sont réunies pour un événement de deux jours organisé par l’Union pour la Méditerranée et le Bureau de la Commissaire à l’égalité des genres de Chypre afin d’évaluer l’autonomisation économique des femmes, les réponses à la crise climatique fondées sur l’égalité des genres, la violence exercée à l’encontre des femmes et des filles, et l’inégalité des genres dans les médias à travers la région euro-méditerranéenne.
- La conférence a permis de débattre autour des thèmes centraux de la déclaration ministérielle de l’UpM de 2022 sur le renforcement du rôle des femmes dans la société et a contribué à rendre opérationnelle sa feuille de route 2024-2025 pour la mise en œuvre.
- En dépit des progrès considérables réalisés en matière d’égalité de genres, 150 ans seront encore nécessaires pour atteindre la parité totale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, plus que partout ailleurs dans le monde, où l’écart entre les genres est de 62,6 %, contre 76,3 % en Europe et 68,4 % en moyenne dans le monde. Seulement 5 % des entreprises de la région sont dirigées par des femmes, ce qui se traduit par des pertes annuelles de 575 milliards de dollars. Les femmes sont également quatre fois plus susceptibles d’être déplacées par le changement climatique que les hommes.
30-31 mai 2024, Nicosie, Chypre. La conférence bisannuelle de haut niveau « Les femmes pour la Méditerranée » de l’Union pour la Méditerranée, coorganisée en 2024 avec le Bureau de la Commissaire à l’égalité des genres de Chypre, s’est tenue pendant deux jours dans la capitale chypriote. Quelque 120 fonctionnaires et représentants du secteur privé, des institutions et de la société civile, ainsi que des journalistes, se sont réunis pour débattre des mesures concrètes à prendre pour lutter efficacement contre les inégalités de genres dans la région euro-méditerranéenne.
Les participants ont pris part à des discussions sur les thèmes centraux de la déclaration ministérielle de l’UpM de 2022 sur le renforcement du rôle des femmes dans la société, tels que : l’autonomisation économique des femmes, le genre et le changement climatique, et la violence exercée à l’encontre des femmes et des filles. Ces sessions ont permis d’orienter les actions visant à sauvegarder les droits des femmes et de rendre ainsi opérationnelle la feuille de route 2024-2025 pour la mise en œuvre de la déclaration.
L’événement a débuté par la participation d’une douzaine de journalistes de toute la région à un débat sur les récits de genre dans les médias. Des fonctionnaires égyptiens, italiens, libanais, marocains, palestiniens, espagnols et tunisiens, ainsi que des représentants de la « Women Entrepreneurs Finance Initiative » (Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures), de PRIMA, de la Commission européenne et des Nations Unies ont ensuite présenté les bonnes pratiques en matière d’égalité entre les genres. Il s’agit notamment d’initiatives telles que l’Egyptian Gender Equity Seal (Label d’équité entre les genres), dont l’objectif est de renforcer la participation des femmes sur le marché du travail, ou le WeFinanceCode, un cadre mondial conçu pour combler les écarts de financement entre les genres, qui sera lancé dans 26 pays au cours des prochains mois.
Le deuxième jour de l’événement a été consacré à des tables rondes présentant les perspectives des médias, du handicap, de la migration et des normes sociales sur les principaux axes de la déclaration ministérielle de l’UpM de 2022 et a également compris une session sur l’étude conjointe IEMED-UpM « Vers des économies plus inclusives : promouvoir l’autonomisation économique des femmes dans la région méditerranéenne ». La conférence s’est terminée par une discussion sur les messages clés et les recommandations découlant de chacune des sessions.
« Promouvoir l’autonomisation des femmes dans la région est l’une de nos priorités absolues », a déclaré Nasser Kamel, secrétaire général de l’UpM. « En adoptant une transition climatique équitable pour tous, en investissant dans l’autonomisation économique des femmes, en soutenant les politiques destinées à mettre fin à la violence contre les femmes, en renforçant la responsabilité politique et en remettant en question les normes sociales profondément ancrées contre l’égalité des genres, nous pouvons construire des sociétés résilientes qui profitent à tous les individus, quel que soit leur genre ».
« L’égalité des genres et les droits des femmes ne sont pas une question nationale. Il s’agit d’une question mondiale d’intérêt national. Garantir les droits des femmes et promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes est une voie à sens unique. Répondre aux besoins des femmes et des hommes est l’objectif qui permettra aux sociétés et aux économies de prospérer. L’égalité entre les genres est la solution », a déclaré Josie Christodoulou, commissaire à l’Égalité des genres de Chypre.
Contexte
L’autonomisation des femmes est au cœur des objectifs de l’UpM, inscrits dans la 5e déclaration ministérielle de l’UpM sur le renforcement du rôle des femmes dans la société, adoptée à Madrid en 2022. Outre les conférences biannuelles de haut niveau « Les femmes pour la Méditerranée », l’organisation accueille chaque année des Forums de femmes entrepreneures. L’UpM a lancé le MENA Women Business Club, un réseau qui facilite l’accès des membres à un vaste écosystème d’entrepreneurs, d’avocats, de consultants, de cadres et d’investisseurs, aux côtés de l’ONUDI en 2021, et est à l’origine du tout premier mécanisme intergouvernemental de suivi pour l’égalité des genres, créé en 2020 pour évaluer les inégalités et fournir aux décideurs des données afin d’éclairer les recommandations politiques.
Documents
5e déclaration ministérielle de l’UpM sur le renforcement du rôle des femmes dans la société