Regards croisés sur la transition vers un développement sobre en carbone de la Méditerranée
Nous vivons un moment important. Nous commençons ensemble à construire l’ère bas carbone. Il s’agit en effet d’une œuvre collective. États, collectivités, société civile, entreprises, organisations internationales et intergouvernementales, nous sommes tous mobilisés pour relever les défis qui nous attendent. La complexité du défi climatique impose de travailler au niveau global mais aussi de s’appuyer sur des niveaux intermédiaires pertinents. La région euro-méditerranéenne représente indéniablement l’un de ces niveaux.
En renforçant leur coopération, les États de la région euroméditerranéenne peuvent améliorer l’efficacité de leur politique climatique respective et avancer ensemble vers la mise en œuvre dans la région de l’Accord de Paris dont ils sont collectivement responsables. La COP21, présidée par la France, a marqué le temps de la décision. Elle a posé les fondements d’un nouveau régime climatique solidaire et ambitieux. La COP22, présidée par le Maroc, marque le temps de l’action.
L’Union pour la Méditerranée, sous l’impulsion de sa co-présidence, l’Union Européenne et le Royaume Hachémite de Jordanie, y prend pleinement part. Avec 12 projets régionaux exemplaires liés au climat labélisés par ses 43 membres, qui représentent plus de 2,6 milliards d’euros, l’Union pour la Méditerranée est un acteur important et multiplie les initiatives notamment sur les rives Sud et Est de la Méditerranée.
L’action à l’échelle de la région euro-méditerranéenne se nourrit des initiatives locales, nationales et internationales. C’est la raison pour laquelle, au-delà de la mise en œuvre de projets concrets, un dialogue régional est nécessaire. La mise en place de plateformes de dialogue politique structuré, dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, crée non seulement les conditions pour l’échange d’informations et de bonnes pratiques, mais assure aussi la complémentarité des différentes initiatives.
Le changement climatique est un défi pour la région mais c’est aussi une formidable source d’opportunités pour parvenir à des modèles de développement plus durables, inclusifs et équitables. Il faut savoir profiter de la situation pour mobiliser les investissements, relancer les transferts technologiques, créer des opportunités d’emplois pour nos jeunes, promouvoir le rôle essentiel des femmes et développer des modèles de production et de consommation qui contribuent aux efforts de développement durable.
Tous les acteurs qui ont contribué à ce recueil expriment une prise de conscience aigüe des défis qui attendent la région mais également du formidable potentiel de développement ouvert par la transition vers une économie sobre en carbone. Leurs points de vue sont précieux pour développer un agenda méditerranéen commun en faveur du climat et je tenais à les remercier pour leur contribution.
Le Secrétariat Général de l’Union pour la Méditerranée est guidé par une volonté politique partagée d’intensifier les efforts pour contribuer à faire de la région méditerranéenne un espace de stabilité et de prospérité, ainsi qu’un modèle de développement durable. Il n’y a pas de stabilité et de prospérité sans développement durable et il n’y a pas de développement durable sans stabilité et prospérité. Tel est le principe qui guide l’action de l’Union pour la Méditerranée.
La Méditerranée a eu une influence déterminante sur la construction du monde d’aujourd´hui, tant au niveau politique qu’économique, culturel et social. Si nous savons préparer l’avenir et agir face au défi climatique, alors la Méditerranée aura également une influence déterminante sur la construction du monde de demain.
Fathallah Sijilmassi, Secrétaire Général de l’UpM
Auteur: Union pour la Méditerranée
Décembre 2016